La députée libérale d'Hochelaga Soraya Martinez Ferrada, nouvelle ministre du Tourisme et ministre responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec. (Photo: Courtoisie.)

La députée libérale d’Hochelaga Soraya Martinez Ferrada, nouvelle ministre du Tourisme et ministre responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec. (Photo: Courtoisie.)

NOMMÉE MINISTRE, LA DÉPUTÉE DE HOCHELAGA VEUT ABORDER LES DOSSIERS DE L’EST

La députée fédérale de Hochelaga, Soraya Martinez Ferrada, a hérité mercredi dernier du portefeuille du Tourisme et du développement économique des régions du Québec, lors du remaniement ministériel du premier ministre Justin Trudeau. La nouvelle ministre affirme vouloir s’asseoir rapidement avec ses homologues de Québec et de Montréal pour discuter des dossiers de l’est.

En entrevue avec EST MÉDIA Montréal, elle indique souhaiter poursuivre le travail qu’elle a débuté à la suite de sa première élection dans la circonscription, sous l’étendard des libéraux en 2019. « Au niveau provincial, je n’ai pas encore eu la chance de m’entretenir avec le ministre Pierre Fitzgibbon, mais c’est sûr que cela va être une belle continuité avec ce que nous avons déjà commencé. Comme vous le savez, nous avions déjà annoncé le sommet de l’est, qui est financé par l’Agence de développement économique du Canada et par Québec », souligne la nouvelle ministre.

Il faut donc y voir une volonté claire, de la part des deux paliers du gouvernement, de développer l’est de Montréal, d’après Mme Martinez Ferrada. Par ailleurs, celle-ci sera présente en novembre prochain au dit sommet de l’est, intitulé D’est en Est, qui s’annonce comme une importante occasion de discuter des dossiers de ce territoire.

« Je crois que cela tombe bien que ce soit une fille de l’est et députée de Hochelaga qui soit à la tête de l’Agence de développement économique pour le Québec. Nous allons pouvoir continuer à travailler ces dossiers-là ». L’élue confie avoir convenu avec la responsable de l’est au Comité exécutif de la Ville de Montréal, Caroline Bourgeois, d’avoir des échanges dès la rentrée.

Les transports au cœur de tout

Pour la députée de Hochelaga, le développement de l’est devra passer par la mise en place d’un réseau structurant de transport dans le secteur. « Il faudra cependant que les gens soient patients, souligne la ministre. Nous n’avions pas de cohésion sociale pour faire le REM dans l’est. Maintenant, nous avons un rapport pour un transport souterrain. À cela est relié des coûts importants, et nous sentons que cela n’est pas nécessairement ce que Québec veut faire. Mais je pense que tout le monde s’entend sur le fait que nous avons besoin de transports dans l’est. »

Mme Martinez Ferrada demande donc que les experts de Montréal et Québec puissent travailler sur le projet structurant, et qu’une fois leurs plans déposés, le gouvernement du Canada soit là pour aider à les mettre à exécution. « Les transports sont essentiels au développement du territoire. Je pense aussi à la rue Notre-Dame, cela fait 40 ans que l’on parle de sa réfection. C’est une artère extrêmement importante pour la métropole, et j’ai hâte de travailler avec Québec et Montréal là-dessus. »

Avec plus de 40 millions de pieds carrés à développer, l’est de Montréal offre de « superbes opportunités » aux entreprises qui voudront s’y installer, croit la ministre. Elle pense notamment aux compagnies faisant partie de la relance verte de l’économie.

D’ailleurs, pour faciliter cette transition verte dans l’est, qui a longtemps été un territoire dominé par les industries pétrochimiques, Mme Martinez Ferra rappelle que des budgets fédéraux pour la décontamination des sols sont disponibles. « Il y a une entente qui a été signée en 2018 entre Infrastructures Canada et Québec, d’une valeur de 7,5 milliards de dollars. Les gens l’oublient, mais il y a de l’argent pour la décontamination des sols dans cette entente. Il n’y a rien qui empêche le gouvernement fédéral d’être un partenaire dans des projets en ce sens. »

Il ne faudrait toutefois pas s’arrêter sur la décontamination en tant que telle pour attendre la revitalisation de l’est, selon l’élue. Ottawa ne pourra pas avancer de fonds tant que Québec et Montréal, ainsi que les entreprises, ne mettront pas des projets sur la table, avance-t-elle.

Enfin, en tant que ministre du Tourisme, elle estime que des infrastructures de l’est offrent des occasions pour sa croissance. Notamment la TOHU, pour laquelle elle a créé le premier programme culturel et d’insertion socioprofessionnelle dans le passé, mais aussi Espace pour la vie, le Stade olympique et éventuellement la plage de l’est. « Il y a des opportunités dans l’est au niveau récréotouristique qu’il faudra saisir. »

À propos de Soraya Martinez Ferrada : Réfugiée chilienne au Canada dans les années 1980, Mme Martinez Ferrada a travaillé avec des organismes comme Écoquartier, la Tohu et le Complexe environnemental Saint-Michel, avant de se lancer en politique municipale. Elle a été conseillère municipale à Montréal pendant 10 ans, puis elle a fait le saut en politique fédérale en 2019. Elle a battu la même année la députée sortante néodémocrate Marjolaine Boutin-Sweet dans la circonscription de Hochelaga.