Un responsable du centre de tri à Anjou, accompagné d’un stagiaire. (Photo courtoisie OPEQ).

ÉCONOMIE CIRCULAIRE : DES MILLIERS D’ORDINATEURS RECYCLÉS À ANJOU

Sauver du matériel électronique du dépotoir, mais aussi donner un itinéraire professionnel à des jeunes : c’est la mission que relève quotidiennement un organisme québécois depuis près de 25 ans.

À Anjou, des centaines de milliers d’appareils électroniques transitent chaque année par un centre de tri. Plusieurs d’entre eux sont ensuite recyclés et acheminés dans les écoles et les organismes du Québec. Derrière ces opérations, l’organisme Ordinateurs pour les écoles du Québec (OPEQ) se veut un exemple d’application de l’économie circulaire.

Un programme national est au départ à l’origine de cette initiative. L’idée a d’abord été lancée dans la région d’Ottawa, pour faire ensuite « boule de neige » dans chacune des provinces canadiennes. En 1998, on voit donc naître la version québécoise de ce programme sous la forme déployée par l’organisme OPEQ. Aujourd’hui, ce sont deux centres de tri, deux ateliers et des partenariats avec quatre centres de formation et d’employabilité qui font partie de son réseau dans la belle province.

Le concept est simple : de grandes entreprises qui veulent se départir de leur matériel informatique envoient celui-ci aux centres de tri, qui de leur côté acheminent ce dernier vers des ateliers afin qu’il soit remis à niveau ou recyclé. Les ordinateurs qui se voient accorder une seconde vie sont par la suite revendus à bas prix à des organismes communautaires ou des écoles du Québec.

« C’est un programme qui a plusieurs volets. C’est environnemental, car on aide les entreprises à se départir de leur équipement de façon intelligente en prolongeant la vie de cet équipement-là, et on réduit la production de déchets. On aide aussi les organismes à rester connectés au niveau des technologies. Enfin, on aide les stagiaires à se trouver une formation. Tout le monde y gagne », affirme Maryse Lavoie, directrice générale de OPEQ.

Le centre de tri de OPEQ à Anjou. (Photo courtoisie OPEQ).

C’est la première étape de ce parcours de revitalisation qui est effectué dans un centre situé sur la rue Jarry. Dans ce hangar d’une superficie de 10 000 pi2, on traite des tablettes, des cellulaires, des écrans et des tours d’ordinateur envoyés par de grands partenaires tels que Bell, Telus et Desjardins. Chaque année, OPEQ reçoit des dizaines de milliers d’appareils électroniques et redistribue entre 15 000 et 20 000 ordinateurs aux communautés. On estime à 330 000 le nombre d’ordinateurs qui ont ainsi été détournés des ordures par l’organisme depuis sa création.

Ce sont virtuellement tous les OBNL et les écoles de la province qui peuvent bénéficier des ordinateurs de OPEQ revendus à faible coût, souligne Mme Lavoie.

En parallèle à sa mission écologique, OPEQ aide aussi des étudiants à se trouver un stage, tout en offrant un programme d’employabilité pour les personnes vivant avec des limitations physiques ou intellectuelles. Au centre d’Anjou, ce sont une vingtaine de stagiaires qui passent entre les murs de l’organisme chaque année, tandis qu’à l’échelle de la province, OPEQ propose une formation à environ 200 jeunes. Durant la pandémie, télétravail et téléapprentissage obligent, OPEQ est devenu un service essentiel, fournissant du matériel indispensable aux groupes communautaires et aux écoliers.

« Aujourd’hui, on connaît une situation un peu inverse à celle vécue pendant la COVID. On a une abondance de dons, parce que les entreprises ont toutes mis à neuf leurs équipements informatiques », souligne Mme Lavoie. Par ailleurs, l’organisme subit aussi les contrecoups de la pénurie de main-d’œuvre qui perdure et cherche à pourvoir un poste de responsable adjoint dans son entrepôt d’Anjou.

« OPEQ, c’est plus qu’une organisation, c’est une communauté. Notre personnel est passionné par les impacts positifs du programme, autant pour la société que pour l’environnement. Les gens sont vraiment là pour la vision de l’effort », note en terminant la directrice générale.