Inauguration du Jardin des Prairies, un projet piloté par l’Éco de la Pointe-aux-Prairies (Courtoisie Nella Sammartino)

DES ÉCO-QUARTIERS DE L’EST SATISFAITS DE LEUR BILAN 2024

Le Regroupement des éco-quartiers du Québec annonçait la semaine dernière des retombées positives pour ses activités en 2024. Qu’en est-il des éco-quartiers de l’est de Montréal? Les enjeux environnementaux de l’est de l’île sont comparables à ceux du reste de la province, bien que la démographie et la situation géographique de ce territoire présentent des défis particuliers pour ses éco-quartiers. Ils dressent néanmoins un bilan positif de l’année écoulée.

Selon Nella Sammartino, chargée de communication pour l’organisme l’Éco de la Pointe-aux-Prairies, « 2024 a été vraiment une grosse année où plusieurs projets se sont concrétisés ». Elle cite en exemple l’initiative « Sous les pavés: « un projet de déminéralisation et de verdissement ». « Avec des élèves de l’école secondaire Jean-Grou à Rivière-des-Prairies et une cinquantaine de bénévoles, on a retiré 100 mètres carré de pavé. Puis, on a remplacé tout ce pavé par des arbres, des arbustes et plusieurs plantes vivaces », explique-t-elle.

Un autre projet inspirant de 2024 selon Mme Sammartino est le Jardin des Prairies, né d’une mobilisation citoyenne. « C’est une ancienne friche qui était sous le boulevard Rodolphe-Forget qu’on a convertie avec l’aide de citoyens, et en collaboration avec l’arrondissement, en jardins collectifs. Le but, c’est de donner accès à des fruits et des légumes.» 

L’éco-quartier Mercier–Hochelaga-Maisonneuve est aussi allé de l’avant avec des réalisations d’importance. Pour Udavi Cruz Marquez, coordonnateur du programme de gestion de matière résiduelle et écocitoyenneté du quartier, des événements comme le Bazar du réemploi et l’activité Répar’action, « ont donné la capacité de rejoindre un public plus grand et de sensibiliser davantage de gens ».

Cette sensibilisation s’exprime également de manière festive : « La Tétro en Fête, avec sa vente trottoir, nous permet de donner du support à tous les promoteurs d’événements éco-responsables», indique-t-il. 

Un bilan satisfaisant 

Autant du côté de l’Éco de la Pointe-aux-Prairies que de l’éco-quartier Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, on se réjouit du bilan des derniers mois. « L’équipe a vraiment travaillé très fort. Mais ça a porté fruit. On est très contents », s’enthousiasme Mme Sammartino.

M. Cruz Marquez abonde dans le même sens. « On a tous les chiffres pour montrer que ça s’est bien passé. L’arrondissement est aussi satisfaite du travail que notre équipe a réussi à faire », partage-t-il.  

Que réserve 2025?

Un bilan aussi positif n’exclut pas la nécessité d’anticiper certains défis à venir pour l’année prochaine. Selon la chargée de communication de l’Éco de la Pointe-aux-Prairies, le principal défi sera de « trouver les ressources financières et humaines ». 

« On compte vraiment beaucoup sur les bénévoles. Dans l’est, je ne sais pas si c’est parce qu’on est un peu enclavé, mais on a des difficultés à recruter des gens. C’est surprenant qu’il y en ait beaucoup dans le quartier qui ne nous connaissent pas encore malgré que ça fait 20 ans qu’on soit ici. »

Pour Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, M. Cruz Marquez estime qu’il est essentiel de toujours souligner l’importance de considérer l’environnement dans les prises de décision.

«On est dans un arrondissement très peuplé. Il y a toutes sortes d’enjeux sociaux et économiques liés à ça. Quand il y a des problématiques sociales et économiques aussi préoccupantes, l’environnement passe à un 3e ou à un 4e niveau d’importance. Mais dans notre vision, tout est relié. Il faut promouvoir le bien-être humain à travers le bien-être environnemental », croit-il. 

L’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve a d’ailleurs connu une certaine résistance de la part de citoyens s’opposant à l’espacement de la collecte des ordures aux deux semaines. Selon M. Cruz Marquez, l’administration ne doit toutefois pas reculer. « Le problème, c’est que plus les gens sont réticents à faire le tri [du compost et des déchets], plus la problématique de propreté se manifeste dans la rue ». Il a par contre espoir que les mentalités viennent à changer. « Nous sommes sur la bonne voie. On est dans un moment historique. On devrait repenser notre état de confort », indique-t-il.

Comment gérer les déchets du temps des fêtes?

En cette période des Fêtes, les écoquartiers peuvent offrir de précieux conseils écologiques pour mieux gérer les déchets produits à ce moment de l’année. Mme Sammartino estime qu’il est essentiel de transformer nos habitudes avant même de réfléchir à la gestion de nos déchets. « On a le réflexe de se dire :  » Il faut acheter des cadeaux!  » Il faut plutôt se poser des questions comme : « Que puis-je offrir si je veux éviter de générer des déchets?  » Ça peut être une sortie entre amis ou avec la famille. » 

Pour M. Cruz Marquez, la gestion des déchets du temps de fêtes reste surtout une question de planification. « C’est primordial. En premier, on parle de la nourriture. Combien de personnes allez-vous recevoir? Combien d’assiettes on va préparer? On fait le menu pour éviter le gaspillage et éviter de produire une grande quantité de matériel. » Son éco-quartier va d’ailleurs présenter un atelier intitulé « Noël Zéro déchet » le 14 décembre prochain. « On y partage différents trucs pour réduire les déchets de plastique à Noël », précise-t-il. 

Et le sapin, qu’en fait-on une fois les fêtes terminées? Du côté de l’Éco de la Pointe-aux-Prairies, Mme Sammartino mentionne que l’arrondissement organise des journées de collecte en janvier. « Il faut rester à l’affût. Ils vont prendre le temps de s’en départir de façon responsable. »

D’autres solutions existent également. « Si on a un arbre qui est vraiment naturel à 100%, il y a plein de belles façons aussi de le réutiliser. En se faisant des tisanes, par exemple. Mais il faut s’assurer qu’il n’y a pas eu de pesticides dessus », informe-t-elle.

Concernant Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, le coordonnateur de l’éco-quartier indique qu’une collecte des sapins naturels est également prévue en janvier, et que la date exacte sera prochainement annoncée sur les réseaux sociaux de l’arrondissement.