Crédit photo : Administration portuaire de Montréal.

LES DÉBARDEURS EN FORTE DEMANDE AU PORT DE MONTRÉAL

Plus d’une centaine de candidats sont actuellement recherchés pour remplir des postes de débardeurs au port de Montréal, au moment où un nombre croissant d’entre eux prendront leur retraite cette année.

Au total, c’est 115 postes de débardeurs qui sont offerts par l’Association des employeurs maritimes (AEM), qui emploie et répartit la main-d’œuvre auprès de ses membres. Six entreprises opératrices du port de Montréal ont besoin de ces débardeurs, a appris EST MÉDIA Montréal. Le poste de débardeur est actuellement en vedette sur le site internet de l’AEM, et ce, depuis le début de l’année 2022.

Selon les informations divulguées par l’association, 45 débardeurs ont pris leur retraite en 2021 et on s’attend à ce qu’un nombre plus élevé quitte cette année. C’est plus de 1 100 débardeurs qui travaillent au port de Montréal.

Malgré les problèmes de main-d’œuvre que connaissent plusieurs employeurs à la suite de la pandémie, on ne s’attend pas à avoir davantage de difficulté à remplir ces postes, confie-t-on à l’AEM. « On embauche présentement, afin d’augmenter les activités au port. Donc, c’est certain qu’il y a un grand besoin en ce moment. En moyenne, on reçoit entre 2 000 et 3 000 applications lorsqu’on envoie ce genre d’offre », souligne Isabelle Pelletier, directrice des communications et des affaires publiques à l’AEM.

Cette dernière ajoute qu’il s’agit « d’excellents emplois, bien rémunérés et avec une possibilité de carrière à vie avec avancements ». D’ailleurs, selon elle, très peu de débardeurs quittent leur poste après leur embauche et l’AEM se targue d’avoir un taux de rétention de 99 % pour ce type d’emploi.

Il suffit d’avoir un diplôme d’études secondaires et un permis de conduire valide pour être admissible au poste. Le salaire de départ est de 36,09 $ de l’heure; tous les débardeurs sont couverts par une convention collective et reçoivent une formation rémunérée. Le salaire moyen est de 144 000 $ par an. « La formation de base pour les nouveaux débardeurs est de 7 jours rémunérés selon les modalités de la convention collective. Ceux-ci sont par la suite formés sur différentes pièces de machinerie », explique la porte-parole de l’AEM.

Mme Pelletier reconnaît toutefois qu’il s’agit d’un métier exigeant, qui demande d’être en forme physiquement et d’avoir beaucoup d’heures à donner. « Parfois nous savons seulement 24 heures à l’avance lorsqu’une cargaison va arriver au port. C’est un travail qui se fait 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Les débardeurs peuvent être appelés à travailler 19 jours de suite sur 20. » Ceux-ci doivent aussi effectuer des quarts de travail les soirs, la nuit et les fins de semaines. Évidemment, ces quarts sont rémunérés à temps et demi et temps double, soutient la directrice des communications. Il arrive aussi que les débardeurs doivent compléter des quarts à relais, où on leur demande de compléter quatre heures sur un quart de travail de huit heures.

Négociations en cours

Depuis 2020, les débardeurs du port de Montréal ont débrayé deux fois. Puis une loi spéciale les a forcés à retourner au travail après avoir été adoptée le 30 avril 2021 par le gouvernement fédéral.

Contacté par EST MÉDIA Montréal, le Syndicat des débardeurs (SCFP 375) n’a pas souhaité commenter le dossier. Les représentants sont toujours en processus de négociation avec leur employeur et leur convention syndicale est échue depuis 2018.

Pour sa part, Mme Pelletier assure que ni les négociations, ni l’adoption de la loi spéciale n’ont eu d’effets délétères sur l’embauche de nouveaux débardeurs.