Les entrepôts de Courchesne Larose dans Anjou (Facebook/Courchesne Larose)

COURCHESNE LAROSE : UNE ENTREPRISE ANCRÉE DANS L’EST DEPUIS PLUS DE 100 ANS

Depuis plus de 100 ans, le nom de Courchesne Larose est connu dans l’est montréalais comme celui d’un distributeur majeur de fruits et de légumes. Aujourd’hui, l’entreprise se démarque par la place prépondérante qu’elle occupe dans la chaîne alimentaire au Québec, et par sa présence dans l’économie de l’est.

D’abord, un petit retour historique.

L’entreprise fondée en 1918 a toujours été une figure emblématique dans l’est de la métropole. À l’époque de sa création par Déus Courchesne et Victor Larose, le distributeur de fruits et légumes est établi dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, au sud de la rue Notre-Dame Est, entre la rue Viau et le boulevard Pie-IX. Rapidement, c’est la famille Routhier qui occupe un rôle majeur dans l’entreprise et, en 1941, Raoul Routhier est nommé président de Courchesne Larose. Des générations plus tard, la famille dirige toujours l’entreprise.

En 1958, le distributeur acquiert un terrain de deux acres sur la rue Bercy, dans le Centre-Sud, pour y construire un entrepôt de 76 000 p². Le matin du 14 mai 1960, le premier wagon de train rempli de produits arrive aux nouvelles installations qui demeureront en activité jusqu’en 2011.

« Historiquement, on a toujours un peu suivi les modes de transport de l’époque. Précédemment, on était près du Port de Montréal. Ensuite, on était voisin des chemins de fer, on avait même notre desserte privée quand on était sur la rue Bercy. Depuis, la grande majorité des transports se passe par camions. Même ce qui est envoyé par bateau finit par arriver par camion. Donc, le siège social à Anjou, à proximité des autoroutes 25 et 40, c’était stratégique. On peut aller sur la Rive-Nord, la Rive-Sud, tout en étant relativement près des clients de l’est du Québec », raconte Vincent Messier-Lemoyne, chef de la direction financière chez Courchesne Larose.

Depuis 2012, l’entreprise est installée sur le boulevard des Sciences à Anjou, où se trouvent son siège social et certains de ses entrepôts. C’est d’abord une superficie de 154 000 p² qui est occupée par l’entreprise. On y compte 17 chambres d’entreposage et 33 chambres utilisées pour le mûrissement des bananes, des avocats et des poires. Puis rapidement, on aménage en 2017 un nouveau local de 58 000 p² avec une zone réservée à l’emballage et une autre à la transformation.

Le siège social de Courchesne Larose sur le boulevard des Sciences à Anjou (Courtoisie)

Une activité incessante a lieu dans les bâtiments du 9761, boulevard des Sciences. « En moyenne, ce sont 270 camions de 53 pieds de long pleins de fruits et de légumes chaque semaine qui rentrent et qui sortent de nos entrepôts. On fait aussi du mûrissement de bananes. On a une cinquantaine de chargements de bananes par semaine », illustre M. Messier-Lemoyne.

En outre, une autre division de l’entreprise, les Aliments Bercy, œuvre elle aussi dans l’est. Situé sur le boulevard Pie-IX, dans le quartier Saint-Michel, cet établissement loge des opérations de transformation alimentaire. « On y fait des plateaux de fruits coupés, des légumes coupés, des sacs de brocoli, de choux-fleurs en fleurette », explique le chef de la direction financière chez Courchesne Larose.

Partenaires majeurs

En tant que groupe d’entreprises qui œuvre en importation et distribution de fruits et de légumes frais, Courchesne Larose est partenaire de grands acteurs de l’alimentation, dont Hector Larrivée, Métro, IGA, Costco et Mayrand. « On distribue des fruits et légumes frais à des détaillants, des transformateurs et à des distributeurs régionaux. On vend aussi dans les Maritimes et en Ontario », souligne M. Messier-Lemoyne.

Pour faire importer des produits en provenance de partout dans le monde, l’entreprise a tissé des liens avec de nombreux distributeurs internationaux. D’ailleurs, Courchesne Larose a été la première entreprise canadienne à importer des clémentines du Maroc dans les années 1960, rappelle le chef de la direction financière.

Évidemment, le contexte économique mondial actuel s’avère très délicat pour l’entreprise. Si peu de produits de fruits et légumes ont été inclus dans la première tranche de contre-tarifs annoncés au Canada en réplique aux politiques économiques américaines, une deuxième vague de mesures tarifaires prévue aux mois d’avril pourrait changer la donne pour le distributeur québécois.

« Les États-Unis sont un partenaire historique pour nous. On y importe beaucoup de légumes et d’agrumes. On s’adapte aux défis d’approvisionnement ainsi qu’aux volontés de nos clients. On tente de trouver l’équilibre entre conserver une offre alimentaire qui est de qualité, diversifiée et à prix concurrentiel », souligne M. Messier-Lemoyne.

Ce dernier se veut toutefois rassurant. « À ce moment de l’année, la grande majorité de ce qu’on retrouve aux États-Unis, on le retrouve au Mexique, en Europe ou en Afrique du Nord. Pour l’instant, on est capable de trouver des substituts aux produits américains. »


Le dossier spécial INDUSTRIE BIOALIMENTAIRE 2025 est produit en partie grâce à la contribution financière du Collège de Maisonneuve.