Le Rond-Point, café autogéré (Courtoisie Rond-Point)

COOP ROND-POINT CAFÉ AUTOGÉRÉ : UN COMMERCE BIENVEILLANT DÉDIÉ À SON QUARTIER

En affaires depuis six ans, le sympathique Coopérative Rond-Point, café autogéré, fondée par Héloïse Lanouette dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, est plus qu’un endroit chaleureux où il fait bon savourer un breuvage chaud ou déguster un brunch entre amis. L’établissement s’est donné pour mission de devenir un lieu de diffusion culturelle et de rassemblement inclusif.

Aux balbutiements du projet imaginé par la fondatrice et ses collaborateurs, le quartier montréalais Hochelaga-Maisonneuve vit d’importants changements. La gentrification s’accélère d’année en année dans le secteur, faisant cohabiter une nouvelle population composée de familles et de jeunes professionnels avec des résidents de tous les horizons qui y demeurent déjà. « Dans ma carrière, j’ai principalement travaillé pour des organismes communautaires et j’habite le quartier depuis 11 ans. Il y a sept ans, avec quelques personnes, nous avons eu l’idée de créer un espace convivial et inclusif où une mixité des différentes strates sociales pourrait se retrouver en harmonie », explique Mme Lanouette. 

Héloïse Lanouette, fondatrice (Courtoisie Héloïse Lanouette)

Avec en poche un bagage professionnel comprenant l’organisation d’activités socioculturelles au Cégep Marie-Victorin et la coordination du café de l’établissement collégial, l’entrepreneure décide de jumeler ces deux expériences formatrices à son amour de la restauration. Elle ouvre finalement la Coopérative Rond-Point, café autogéré, rue Ontario Est. 

Depuis, l’établissement à l’esthétique rétro fait le bonheur des Hochelagais et Hochelagaises, mais aussi des gens de partout qui s’y rendent en grand nombre pour savourer un brunch de saison, un combo soupe-sandwich savoureux ou un café aromatisé aux sirops faits maison. «  À vue de nez, je dirais que 80 % de notre clientèle est composée de personnes qui habitent à proximité et qui viennent régulièrement, mais on voit aussi des gens de l’extérieur du quartier et des touristes. On est particulièrement connus pour nos déjeuners, mais aussi pour nos cafés spécialisés aux saveurs de lavande, de citrouille ou de pain d’épices, par exemple », précise Héloïse Lanouette. 

La café Rond-Point propose aussi une belle sélection de breuvages embouteillés en tout genre, de marinades locales et de produits gourmands concoctés sur place, comme des confitures, des caramels et des gelées. 

Un café coopératif à vocation sociale

Outre son menu alléchant et ses boissons chaudes réconfortantes, ce qui fait l’unicité d’un café comme le Rond-Point, c’est assurément sa mission inclusive et son administration autogérée. Qu’est-ce que ça signifie, plus concrètement, un café coopératif ? Que les gens qui y travaillent ont la possibilité de devenir membres, donc gestionnaires du commerce, explique Mme Lanouette. « Les personnes qui travaillent au café depuis une certaine période de temps peuvent par la suite devenir membres de la coopérative et prendre part aux grandes décisions concernant le commerce. On s’occupe de tout : de la comptabilité, des ressources humaines, des inventaires et de la préparation du menu. » 

Plus nombreuses avant la pandémie, elles forment maintenant une petite équipe composée de trois femmes gestionnaires attitrées à la coopérative, appuyées de quatre employées non membres. « Avant, le café était plus vaste, nous avions deux locaux, donc nous étions plus de membres pour nous en occuper. Aujourd’hui, je dirais que c’est plus fastidieux de trouver des personnes qui ont envie de faire de la gestion. La majorité de nos travailleuses sont des étudiantes », précise-t-elle. 

(Courtoisie Rond-Point)

Pour Héloïse Lanouette, le volet coopératif du café passe également par le soutien aux initiatives citoyennes et par la communication des différentes activités qui se déroulent dans le quartier. « On va diffuser l’information au café, ce qui provient des milieux plus alternatifs, ou bien partager les pamphlets et les affiches qu’apportent les organismes communautaires ou toutes sortes d’organisations dans Hochelaga, par exemple. »

La propriétaire s’assure également d’offrir des plats et des boissons abordables pour qu’ils demeurent accessibles à tous les types de clients, peu importe le contenu de leur portefeuille. « On essaie de garder nos prix le plus bas possible, tout en tenant compte de la réalité actuelle et de l’augmentation du prix des aliments. »

Quelques changements face aux défis 

La formule du café s’est quelque peu transformée à travers le temps, reconnaît la fondatrice. Confrontée aux défis amenés par la pandémie, elle n’a eu d’autre choix que de laisser tomber les représentations sur scène et de réduire la superficie de l’établissement. « Au départ, on avait des événements culturels présentés pratiquement tous les soirs, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. On garde quand même toujours la fibre initiale du projet, qui est de partager ce qui se passe autour de nous, par l’entremise de calendriers d’activités pour les parents, pour les activités politiques, etc. »

Implantée dans l’ancienne annexe du café aujourd’hui fermée, une nouvelle boutique de vêtements vintage a vu le jour l’an passé et vient bonifier l’offre alimentaire du premier commerce. « Dans le deuxième local du café qui était vacant, nous avons ouvert la boutique qui a pignon sur rue. Elle a une autre appellation, mais elle fait partie de la même entité que le café. On veut donc continuer à développer le concept et se renouveler avec ce nouveau projet », explique l’entrepreneure. 

(Courtoisie Rond-Point)

Malgré la compétition indéniable qui règne dans le milieu de la restauration, Héloïse Lanouette croit que l’authenticité de son café, son humanité et son ambiance chaleureuse lui permettront de demeurer pérenne. « Il y a quelque chose qui fait en sorte qu’on se démarque. Quoi exactement? Je pense que nous n’en sommes pas certaines nous-mêmes, mais ce qui est sûr, c’est qu’au café, on se sent vraiment comme à la maison. »

Coopérative Rond-Point, café autogéré
3213, rue Ontario E., Montréal
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Ce texte de la Série J’achète au suivant III a été rendu possible grâce à la collaboration des partenaires suivants :