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QUAND COOPÉRATIVE RIME AVEC INNOVATION SOCIALE

De plus en plus de personnes intéressées par l’innovation sociale se tournent vers le modèle des coopératives pour porter leur mission. Chez PME MTL Centre-Est, des experts en économie sociale nous font découvrir les nouvelles possibilités s’offrant à ceux qui souhaitent travailler autrement, tout en améliorant leur milieu.

Quand on parle d’innovation dans le monde des coopératives, on fait référence principalement aux innovations sociales. « Ça se définit comme l’utilisation d’outils technologiques qui existent déjà, qui sont amplement reconnus et adoptés, dans des contextes sociaux différents, ce qui augmente leur impact », explique Javier Vaquero, directeur, services-conseils et financement en économie sociale, chez PME MTL Centre-Est. L’innovation sociale est ainsi une façon de changer la vie des gens, une mission que se sont donnée plusieurs coopératives de l’est de Montréal.

Javier Vaquero, directeur, services-conseils et financement en économie sociale, chez PME MTL Centre-Est (Courtoisie PME MTL Centre-Est)

Selon les experts de PME MTL Centre-Est, dans les dernières années, les coopératives, qui évoluaient surtout dans le secteur manufacturier, sont venues prêter main-forte aux travailleurs dans le domaine des services, particulièrement si ceux-ci souhaitaient mettre de l’avant une mission sociale.

Dans le monde de la santé, on retrouve PhysioCoop, une coopérative de physiothérapeutes sans but lucratif. Le réseau donne des services à ses membres comme toutes les coopératives, en plus d’être un véhicule d’innovation sociale. Ainsi, ses membres financent le réseau par la prestation de services à prix réduit à des populations plus vulnérables. « L’argent qu’ils reçoivent, c’est pour financer le fonctionnement de la coopérative », met en lumière M. Vaquero.

Marc Nisbet, directeur, services-conseils et financement en économie sociale, chez PME MTL Centre-Est (Courtoisie PME MTL Centre-Est)

Une autre coopérative de travail dans le monde des services, Alte, se spécialise dans le domaine de l’ingénierie. « L’accès à ce type d’expertise est assez limité pour certains organismes. Par exemple, un OBNL qui aimerait construire une serre quatre saisons n’aurait pas toujours les moyens de faire appel à des ingénieurs. Donc, au lieu de donner 100 % du produit de ses ristournes à ses travailleurs, ils ont une formule de 40 % des profits qui sont retournés aux membres, tandis que 60 % des profits vont au financement de projets d’accessibilité. C’est au cœur de leur modèle d’affaires », ajoute Marc Nisbet, aussi directeur, services-conseils et financement en économie sociale, chez PME MTL Centre-Est.

Parfois, le format coopératif permet à de plus petits joueurs d’unir leurs forces pour entreprendre de grands projets. Dans un tout autre domaine, la coopérative Culture Cible offre des services publicitaires et marketing. Elle rassemble des petites entreprises et travailleurs « très nichés et spécialisés » pour réaliser de gros mandats en culture, comme la couverture publicitaire pour des festivals tels que les Francos de Montréal. « Ils vont s’associer, et cette forme de coopérative de producteurs leur permet de soumissionner à des appels d’offres qu’autrement, à cause de leur taille, ils ne pourraient pas atteindre. Ça fait en sorte de démocratiser l’accès aux appels d’offres en culture », illustre M. Vaquero.

De l’autre côté de la production artistique, Les Faux Monnayeurs se veut un outil collectif de gérance, de production et de mise en marché de musique et de spectacles. « Il s’agit désormais d’une coop de solidarité. Donc là, on n’inclut pas seulement les artistes producteurs, mais aussi les employés et d’autres membres fournisseurs », souligne M. Nisbet. Pour de plus petits joueurs, les marchés internationaux étaient jusqu’à tout récemment inaccessibles sans cette formule.

Accompagnement complémentaire

Les personnes qui sont intéressées par la formation d’une coopérative pour soutenir une mission sociale trouveront plusieurs ressources pour les accompagner dans leurs démarches.

PME MTL Centre-Est réfère tout d’abord les coopératives en devenir à deux organismes : le Réseau de la coopération du travail du Québec et la Coopérative de développement régional du Québec. « On les oriente vers ces partenaires tout en faisant de l’accompagnement en parallèle », affirme M. Nisbet.

Particulièrement au niveau du financement, les experts de PME MTL Centre-Est sauront identifier les différents besoins des coopératives et les modèles les plus adaptés à leur projet (coopérative de travailleurs, de producteurs, de consommateurs, de solidarité, de travailleurs-actionnaires).

« On voit qu’avec le soutien de nos partenaires et de PME MTL Centre-Est, le « momentum » est vraiment là pour la création de nouvelles coops. C’est un modèle qui permet de faire des affaires différemment et de trouver de nouvelles solutions à de vieux problèmes », termine le directeur.


Le dossier spécial L’EST COOPÉRATIF 2024 est produit en partie grâce à la contribution financière des partenaires suivants :