Photo : Myriam Baril Tessier.

LES COMMERÇANTS DU PETIT MAGHREB UNISSENT LEURS FORCES

Bannière PME Centre-Est

Les commerçants de la rue Jean-Talon situés entre les boulevards Saint-Michel et Pie-IX ont décidé de se regrouper pour fonder la Société de développement commercial (SDC) Petit Maghreb. Leur objectif : en faire une artère commerciale de première destination.

L’idée de fonder une SDC ne date pas d’hier. Le projet est dans l’air depuis une quinzaine d’années déjà, sans jamais aboutir. Il aura fallu l’arrivée de la pandémie pour faire bouger les choses. « Les commerçants se sont rendu compte qu’à eux seuls, ils n’étaient pas outillés pour faire face à une situation de cette envergure. Le projet de regroupement a été remis sur les rails », explique Mehdi Houhou, directeur général de la SDC Petit Maghreb.

L’organisme, qui a fêté son premier anniversaire de fondation en septembre, mène plusieurs projets pour rendre cette zone commerciale plus attrayante, attirante et diversifiée. « On souhaite améliorer le mix commercial, affirme M. Houhou. On a beaucoup de boucheries halal ou autres, de pâtisseries et de cafés, mais il y a certains types de commerces qui sont absents sur l’artère. On veut notamment augmenter l’offre dans le domaine de la restauration et du vêtement. »

Photo : Myriam Baril Tessier.

Une image de marque forte

Nouveaux aménagements urbains, organisation d’événements comme des braderies et un marché de Noël pour animer l’espace public, création d’aires de travail en plein air, installation d’oriflammes pour bien identifier le quartier… Ce ne sont là que quelques-unes des initiatives qui sont ou seront mises en place pour attirer plus de clients et de touristes.

La SDC, qui compte plus d’une centaine de membres, travaille à développer une image de marque forte. Elle avoue être animée par la grande ambition de se positionner comme le premier quartier maghrébin en Amérique du Nord. « Même si nos commerces sont multiethniques, on a une forte concentration de commerçants d’origine maghrébine. Le quartier est d’ailleurs le lieu de rassemblement de la communauté lors d’événements sportifs ou autres. On souhaite donc mettre encore plus de l’avant la culture maghrébine », souligne Mehdi Houhou.

Photo : Myriam Baril Tessier.

Des appuis qui font la différence

Dès le départ, la SDC a bénéficié de l’appui de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension. Si Montréal compte une vingtaine de SDC sur son territoire, c’est la première à être constituée dans cet arrondissement.

« La demande est venue du milieu, ce qui est une des conditions pour mettre sur pied un tel organisme, explique Christiane Richard, commissaire au développement économique de l’arrondissement. Grâce à notre programme de soutien aux SDC, on a pu lui accorder un financement qui lui permettra, entre autres, de procéder à une étude sur le potentiel de développement commercial de l’artère. Actuellement, l’évaluation est surtout intuitive. La SDC pourra s’appuyer sur des données probantes pour orienter ses actions. »

La SDC est aussi accompagnée dans sa démarche par PME MTL, qui aide au développement de sa planification stratégique de même qu’à l’attraction et à l’implantation de nouveaux commerces, grâce à ses différents programmes de soutien financier. « Nos experts sont en mesure de valider le projet d’affaires et de pallier aux difficultés des futurs commerçants, que ce soit en matière de recrutement ou de recherche d’un local, explique Isabelle Paille, directrice du développement commercial chez PME MTL Centre-Est. Nous accompagnons également les commerces dans leur croissance à l’aide du financement, de la planification stratégique et d’un suivi personnalisé. »

Actuellement, il y a 10 % d’espaces commerciaux vacants sur le territoire de la SDC. « Notre objectif, c’est d’abaisser ce taux à 7 % d’ici trois ans, précise Mehdi Houhou. On veut notamment encourager l’entrepreneuriat féminin. PME MTL nous aide d’ailleurs à développer une stratégie pour intéresser les femmes à ouvrir leur commerce sur la rue Jean-Talon. »

Dans ses cartons, la SDC projette également de développer des services aux membres. « On pourrait mettre sur pied des formations sur différents aspects de la gestion d’un commerce, offrir des services administratifs, créer des occasions de réseautage, ajoute Mehdi Houhou. On veut des commerces en bonne santé financière afin d’assurer le succès de notre artère commerciale. » Le directeur général ne s’en cache pas, il y a encore beaucoup de travail à faire. La SDC garde toutefois le cap pour que le Petit Maghreb devienne véritablement la vitrine privilégiée de la communauté maghrébine à Montréal.

De l’aide disponible

Le Fonds entrepreneuriat commercial offre une subvention d’un montant maximal de 25 000 $ pour soutenir le développement d’entreprises du commerce de détail.