Amorcé en 2022, le projet d’agrandissement du Collège de Maisonneuve arrive en fin de parcours. Progressivement, dès la prochaine session, la population étudiante et le personnel pourront profiter de nouveaux locaux. Un nouveau directeur général, David Pilon, a rejoint l’équipe du Collège il y a quelques mois en marge du dévoilement éminent de ce projet de longue haleine.

Les aménagements du Collège, qui compte actuellement 6 500 étudiants à l’enseignement régulier et près de 1 500 autres inscrits à la formation continue, répond à un déficit d’espace exprimé par le Collège depuis 2009. Conséquemment, un nouveau bâtiment a pris forme sur la partie sud du campus principal du Collège de Maisonneuve et est relié aux constructions existantes par une passerelle. En plus de cette nouvelle construction, un nouveau terrain synthétique avec éclairage, gradins et des liens piétonniers adjacents sera aménagé.

Fortement inspiré des principes LEED, l’agrandissement a « intégré le plus possible de mesures en ce sens », indique France Dumulon, directrice du service des ressources matérielles au Collège de Maisonneuve. « Par exemple, sous la terrasse, il y a de grands bassins pour récupérer l’eau. Il s’agit d’une solution structurante qui, en même temps, nous permet de bénéficier d’une très belle terrasse. » Les eaux des surfaces dures, comme les toitures, les stationnements ou le nouvel agrandissement lui-même, seront ainsi retenues pour être libérées graduellement dans le réseau pluvial municipal.

Le Collège a aussi choisi d’optimiser l’énergie déjà disponible sur son campus principal; ainsi, l’équipe de conception s’est appliquée à ce que le bâtiment soit économe énergétiquement, sache tirer profit des énergies existantes résiduelles du bâtiment principal ou soit pourvu d’énergie renouvelable et de nouvelles technologies moins énergivores. « Il y a des bons coups qui ont été faits », poursuit Mme Dumulon. « C’est un pavillon qui a beaucoup de fenestration, d’ouverture, et duquel on a une vue incroyable. » Le Collège de Maisonneuve est également très fier de l’œuvre d’art qui a été intégrée à l’aménagement extérieur de l’agrandissement. Il s’agit de la sculpture Brillance Bleue de l’artiste montréalaise Linda Covit.

La construction est presque achevée, alors qu’une occupation progressive est prévue pour la session d’hiver. Une partie du mobilier a actuellement été livré ou déménagé.

Un nouveau directeur général

Une autre nouveauté pour l’établissement consiste en l’arrivée de David Pilon, directeur général du Collège de Maisonneuve, en fonction depuis quelques mois. Ce dernier, qui peut compter sur une équipe de direction très expérimentée, s’est dit heureux d’aller à la rencontre de toutes les équipes avec qui il travaillera de près. « J’arrive dans un établissement qui va bien. Il y a des défis comme partout, mais la santé financière est bonne et de gros investissements ont eu lieu avec l’agrandissement entre autres, ce qui nous positionne vraiment très bien pour les prochaines années », ajoute M. Pilon.

Chaque jour, le nouveau directeur général se réjouit de constater à quel point le personnel du Collège est engagé. « Les équipes sont mobilisées et veulent maintenir cette culture de communauté. J’ai fait quelques collèges et je peux dire que c’est distinctif de Maisonneuve, cette envie de se rassembler, de faire partie d’une communauté. C’est très beau. »

Depuis qu’il est en poste, David Pilon a aussi pu remarquer l’importance de la contribution du Collège de Maisonneuve à l’écosystème de l’est de Montréal. « Le Collège a clairement un rôle de chef de file et une tradition d’engagement dans l’est auprès de différentes instances et partenaires, que ce soit avec le milieu des affaires, le milieu associatif ou avec les organismes avec lesquels on collabore. C’est attractif pour moi de contribuer à notre village. Les collèges de région sont bien implantés dans leur secteur; et le milieu de l’est de Montréal, c’est notre village à nous », illustre-t-il.

La recherche au cœur de la mission du Collège

Le Collège de Maisonneuve vise entre autres à contribuer au développement de sa communauté par l’entremise de ses trois centres de recherche : le Centre d’études des procédés chimiques du Québec (CÉPROCQ), l’Institut de technologie des emballages et du génie alimentaire (ITEGA) ainsi que l’Institut de recherche sur l’immigration et sur les pratiques interculturelles et inclusives (IRIPII). « Ces trois centres de recherche sont très actifs et vraiment branchés à tout ce qui concerne la décarbonation au sens large, en accompagnant des PME dans les défis environnementaux, par exemple. C’est majeur parce qu’il y a certains collèges qui n’ont aucun centre de recherche; on en a trois », souligne David Pilon. Comptant en plus ses installations du Hall précommercial intégré (HPCI) et d’autres projets avec différents partenaires, la recherche fait ni plus ni moins partie de l’ADN du Collège de Maisonneuve.

Un contexte budgétaire difficile

Les récentes annonces gouvernementales concernant une baisse des investissements en enseignement touchent le Collège de Maisonneuve, tout comme tous les établissements collégiaux de la province. Néanmoins, l’institution collégiale d’Hochelaga-Maisonneuve réussit à tirer son épingle du jeu. « On s’en sort bien quand même parce qu’on a reçu certaines sommes qui nous permettent jusqu’à présent d’anticiper et de terminer le chantier de l’agrandissement. On est en mesure de boucler ce projet », mentionne David Pilon.

Le gel du recrutement externe au sein de la fonction publique décrété par le Conseil du trésor préoccupe le Collège, tout comme la Fédération des cégeps ou encore les différents conseils d’administration. « On est tous très préoccupés par les directives qu’on nous donne, qui limitent notre autonomie et notre capacité à faire face à nos défis et à la mise en œuvre de notre mission éducative », soutient le directeur général.

Malgré les défis actuels, l’équipe du Collège de Maisonneuve se réjouit toutefois qu’un bâtiment tout neuf soit sur le point d’être occupé par la communauté étudiante, offrant à celle-ci un nouveau milieu de vie qui répondra plus adéquatement à ses besoins.

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