Collectif en environnement Mercier-Est : «le REM aérien-souterrain doit être rejeté»

Lettre ouverte – Collectif en environnement Mercier-Est – Daniel Chartier


Le 25 août dernier, M. Christian Yaccarini, président de la Société de développement Angus et M. Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville, dévoilaient leur REM de l’est « revu et amélioré », un croisement entre le tracé de la Ligne Rose et celui du REM de l’est dénoncé par une majorité d’experts et un grand nombre de citoyens. Le Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E) dénonce cette proposition qui doit être rejetée d’emblée.

Notons qu’entre Pointe-aux-Trembles et l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, la proposition Yaccarini-Savard reprend le concept d’un train aérien sur pilotis traversant plusieurs secteurs habités avant de plonger sous terre aux abords du Village Olympique. Le caractère agressant de cette infrastructure demeure inacceptable.

Rem de l'est proposition SDA VEV

La proposition « Yaccarini-Savard » ne passe pas le test, selon le CEM-E.

Et si la plus grande partie de leur projet prend la forme d’un REM souterrain apparenté à la Ligne Rose, pourquoi créer un REM plutôt qu’un métro ?  Les tunnels et les édicules d’un REM souterrain ressemblent à ceux d’un métro tout comme leurs coûts. À l’opposé, les stations du REM, beaucoup plus courtes que celles du métro, accommodent beaucoup moins d’usagers à chaque passage.  Comme le déclarait le président de l’ARTM en mai dernier, « Un train qui arrive avec 2 000 personnes à bord ne se rabat généralement jamais sur un mode plus petit. Ça ne tient pas la route », … en rappelant que le REM de la Caisse prévoyait de transporter un maximum de 200 passagers. Pourquoi imposer le REM et sa classe sardines ? La pseudo-économie n’en vaut pas la chandelle.

Les défenseurs du REM ne s’intéressent pas aux déplacements des citoyens entre leurs points de départ et d’arrivée mais seulement au temps requis entre les extrémités du réseau. Ils oublient le temps et les efforts nécessaires aux citoyens pour se rendre sur les quais élevés de stations situées à bonne distance de leurs résidences, de leur lieu de travail ou de loisir.

Les enquêtes origine-destination démontrent que les résidents de l’est de Montréal se déplacent principalement à l’intérieur de leur territoire (ex. Galeries d’Anjou, Place Versailles) et vers les banlieues nord et sud. La proposition Yaccarini-Savard, en omettant de faire la jonction avec la station de métro Radisson qui accueille les autobus de la rive-sud rate lamentablement la cible.

Pour le CEM-E, tous les modes de transport et les tracés doivent être évalués et faire l’objet d’une consultation publique par un organisme neutre comme le BAPE ou l’OCPM.  Cela doit inclure entre autres l’option du tramway, proposée à l’élection de 2018 par la CAQ et le PQ ainsi que par la Ville de Montréal dans le projet de modernisation de la rue Notre-Dame.

En s’invitant dans la campagne électorale, la proposition Yaccarini-Savard a le mérite de rappeler à l’attention des citoyens l’enjeu du transport collectif pour les résidents de l’est de Montréal.  Elle a toutefois le déshonneur de maintenir avec un entêtement incompréhensible la proposition d’un train léger aérien sur rail automatisé avec ses problèmes d’accessibilité universelle, de sécurité, de confort, de pollution visuelle, sans compter son médiocre rapport coûts / bénéfices.

L’est a besoin d’un chantier d’envergure pour recoudre les blessures infligées jadis à sa trame urbaine et sociale ainsi que pour améliorer les milieux de vie actuels des citoyens. Pour cette raison, Il est important que les candidats à la présente élection provinciale rejettent sans ambiguïté la proposition Yaccarini-Savard, en particulier le tronçon aérien dans l’est de Montréal.