Gracia Kasoki Katahwa, mairesse de CDN-NDG et candidate à la chefferie de Projet Montréal (Facebook Gracia Kasoki Katahwa)

CHEFFERIE DE PROJET MONTRÉAL : GRACIA KASOKI KATAHWA « CONNAIT LES ENJEUX DES QUARTIERS EXCENTRÉS »

Mairesse de l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce (CDN-NDG) depuis 2021, Gracia Kasoki Katahwa s’est lancée dans la course à la chefferie de Projet Montréal et dit vouloir se battre pour l’est de la métropole au même titre que ses comparses.

Après avoir créé la surprise en remportant la course à la mairie de CDN-NDG il y a quatre ans, Mme Kasoki Katahwa souhaite désormais relever le défi d’être la prochaine mairesse de Montréal. L’élue affirme de plus être prête à s’attaquer aux enjeux propres au territoire de l’est. Elle est d’ailleurs convaincue que le fait de provenir d’un arrondissement de l’ouest de Montréal ne l’aliène pas des dossiers des quartiers se trouvant de l’autre côté de l’île, bien au contraire.

« Je connais bien les réalités des quartiers excentrés en tant que mairesse de CDN-NDG. Je comprends le sentiment d’unité qu’on peut ressentir, qu’on vienne des quartiers à l’ouest ou à l’est de la ville, et ça fait en sorte que je serai plus portée justement à agir concrètement avec des investissements dans les quartiers de l’est », insiste-t-elle.

Au sommet de sa liste de priorités se trouve la question de la mobilité. Et le dossier le plus important à régler, selon Mme Kasoki Katahwa, est sans contredit celui du Projet structurant de l’Est (PSE), auparavant connu sous le nom de tramway de l’est. « Il faut que ça avance, alors ce que je propose, parce que je crois qu’on est rendus au pied du mur avec certaines demandes face au gouvernement, c’est de nommer un émissaire dont la tâche sera d’aller faire ces demandes directement à Québec », explique la mairesse de CDN-NDG. Cet ambassadeur ou cette ambassadrice aurait pour mission de discuter le plus souvent possible avec les décideurs des meilleurs moyens pour réaliser ce projet, longtemps réclamé par les acteurs de l’est.

En attendant la création de ce poste, il faudra aussi promouvoir les alternatives à l’automobile en élargissant l’offre de service dans l’est, notamment grâce au service de location de vélos BIXI et à l’autopartage proposé par Communauto. La création de nouvelles voies réservées pour le covoiturage et les véhicules d’autopartage devrait aussi être considérée, indique la candidate.

Mme Kasoki Katahwa préconise également la création d’une seule carte de tarification pour tous les services de transport alternatifs (métro, autobus, BIXI, Communauto) en plus d’un élargissement du service de navettes fluviales. « L’idée, c’est que ça soit simple pour les gens d’utiliser ces modes de mobilité », insiste Mme Kasoki Katahwa.

Mettre fin aux iniquités territoriales

Par ailleurs, la candidate soutient qu’il faudra en faire davantage pour mettre fin aux iniquités territoriales que connaissent les quartiers de l’est comparativement aux quartiers centraux.

« Je trouve ça vraiment particulier qu’à Montréal, pendant qu’on est en train de multiplier les saillies de trottoirs au centre de la ville et qu’on veut sécuriser les écoles, on ait encore dans certains quartiers des endroits autour des écoles où il n’y a même pas de trottoir. Ça n’a pas de bon sens et ça démontre bien l’iniquité territoriale », s’indigne la candidate. Il faudra donc investir dans les quartiers excentrés pour ne plus avoir à accepter de telles « aberrations » à Montréal, insiste Mme Kasoki Katahwa.

Afin de mieux soutenir le développement économique et culturel de chacun des quartiers, celle-ci vise à ce que la Ville travaille en étroite collaboration avec les administrations locales, afin de développer des solutions à échelle variable, adaptées aux réalités de chacun des quartiers.

Gracia Kasoki Katahwa (Facebook Gracia Kasoki Katahwa)

En ce qui a trait à la revitalisation économique de l’est, Mme Kasoki Katahwa veut mettre en place une cellule pour le développement économique du secteur et désire créer une nouvelle grappe qui utilisera l’expertise de la Ville en matière de matériel roulant. « Vous savez, ce matériel, c’est extrêmement complexe de l’avoir, de l’entretenir et de le réparer, et ça fait en sorte qu’on n’est souvent pas en mesure de donner aux citoyens un service efficace. Mais je pense que Montréal pourrait développer une expertise dans ce type de matériel roulant. Notre ville est en pleine transformation et notre matériel n’est pas nécessairement adapté aux saillies de trottoir, aux parcs-éponges », prédit-elle. Cette expertise pourrait découler d’un partenariat avec les entreprises et les centres universitaires.

Au niveau du logement, Mme Kasoki Katahwa veut se placer dans la continuité de l’administration Plante en créant et en achetant des logements pour les garder en dehors du marché spéculatif. Un projet majeur dans son arrondissement, celui du quartier Namur-Hippodrome, inclut des investissements de 100 M $ pour racheter 700 logements. « Il faut saisir les opportunités pour sortir des logements du marché », résume la candidate.

Enfin, en ce qui a trait à l’environnement, la candidate se dit en accord avec la mobilisation citoyenne dans l’est sur ces enjeux et comprend que pour plusieurs, il s’agit d’une question « viscérale ». Elle y voit un parallèle avec les débats sur les conséquences de la circulation automobile dans l’ouest, notamment en ce qui concerne la proximité avec les grandes infrastructures routières. « Je comprends bien cette réalité-là. Dans notre arrondissement, on parle souvent des « bébés Décarie », parce qu’il y a des symptômes de santé qui émanent du fait qu’ils habitent près de l’autoroute Décarie. Donc, je suis consciente de l’impact de ça et j’admire la bataille que mènent plusieurs personnes en ce sens », soutient-elle.

Gracia Kasoki Katahwa envisage la poursuite des investissements pour la décontamination des sols et la création d’espaces verts dans l’est, qui est à son avis encore une fois une question de parité territoriale entre l’est et les autres secteurs de la métropole.