Daphney Colin, conseillère de RDP-PAT, Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement de RDP-PAT, Ericka Alneus, candidate à la chefferie de Projet Montréal, Lisa Christensen et Marie-Claude Baril, conseillères de RDP-PAT (Stéphane Plante/EMM)

CHEFFERIE DE PROJET MONTRÉAL : ERICKA ALNEUS VEUT « LIBÉRER LE POTENTIEL DE L’EST »

La candidate à la chefferie de Projet Montréal, Ericka Alneus, entrée en lice en décembre dernier, compte désormais sur le soutien officiel de la mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT), Caroline Bourgeois, ainsi que de trois de ses conseillères. L’élue a en préparation une vision pour développer l’est de Montréal et « saisir son potentiel ».

Ericka Alneus, candidate à la chefferie de Projet Montréal (Courtoisie Projet Montréal)

En entrevue exclusive avec EST MÉDIA Montréal, l’élue, qui occupe le poste de conseillère du district Étienne-Desmarteau de l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie, affirme s’être laissée convaincre de se joindre à la course à la chefferie de Projet Montréal par ses collègues des arrondissements plus excentrés. Selon Mme Alneus, il faudrait faire davantage pour ces quartiers plus éloignés de l’hôtel de ville de Montréal en leur donnant « de l’énergie, de la force ».

« Il est essentiel que Projet Montréal puisse étendre son travail à travers toute la Ville de Montréal. Pour moi, c’est une des sources de motivation », partage-t-elle.

Suite à l’annonce du départ de Valérie Plante, Mme Alneus a reçu des messages de collègues l’encourageant à se porter candidate à la chefferie de Projet Montréal. Elle a alors pris le temps de bien mûrir sa décision. « Je me suis autorisée à rêver de pouvoir mettre mon potentiel au service d’une ville que j’aime, pour des citoyens que j’aime. Puis de le faire avec une équipe assez exceptionnelle », résume-t-elle. 

Caroline Bourgeois, mairesse de RDP-PAT (Courtoisie)

En plus du soutien de la mairesse Caroline Bourgeois, Ericka Alneus peut compter sur l’appui des conseillères Marie-Claude Baril, Daphney Colin et Lisa Christensen. « Je suis très reconnaissante et émue d’avoir l’appui de ces collègues-là, des personnes qui défendent leurs citoyens, des femmes de terrain comme moi. Je suis très contente qu’on puisse faire cette sortie toute l’équipe ensemble », s’enthousiasme-t-elle.  

La mairesse Bourgeois tenait à préciser que l’actuelle course à la chefferie de Projet Montréal présente « d’excellents candidats ». Mais cette dernière considère qu’Ericka Alneus possède une force qu’elle juge « quand même assez rare en politique ».

« Elle a une capacité de connecter avec les gens qui est exceptionnelle. Je l’ai vue sur le terrain », précise Mme Bourgeois.  

Elle cite en exemple le rôle joué par la candidate dans des projets majeurs tels que la bibliothèque Serge-Bouchard à Pointe-aux-Trembles et le futur aménagement de l’Espace Rivière à Rivière-des-Prairies. « Ericka a été en première ligne pour faire avancer ces initiatives », souligne-t-elle.

Marie-Claude Barile, conseillère pour l’arrondissement de RDP-PAT (Courtoisie Ville de Montréal)

De plus, la mairesse ne tarit pas d’éloges sur les compétences de Mme Alneus. « Elle possède une maîtrise totale de ses dossiers. Pour l’avoir vue à l’hôtel de ville, c’est impressionnant. Même des gens de l’opposition reconnaissent son grand talent », fait remarquer Caroline Bourgeois.

La conseillère Marie-Claude Baril, quant à elle, souhaitait qu’Ericka Alneus dépose sa candidature avant même que la principale intéressée n’en fasse l’annonce. Ce souhait découle d’une raison fort simple, indique Mme Baril : « C’est elle qui a la meilleure capacité de rassembler, de parler à tout le monde. »

Daphney Colin, conseillère pour l’arrondissement de RDP-PAT (Courtoisie Ville de Montréal)

Sa collègue Daphney Colin partage son enthousiasme pour la candidate. Elle se remémore une élection victorieuse aux côtés de Mme Alneus où elles ont toutes deux constaté l’essor des femmes noires élues sous la bannière de Projet Montréal. « On se regardait dans les yeux, les six élues, et on se disait :  » Wow! On ne peut pas croire qu’on est rendues là! On est ailleurs aujourd’hui!  » De la voir se présenter [à la mairie], c’est une autre étape. »

Équité territoriale 

Mais qu’en est-il de la vision d’Ericka Alneus pour l’est de Montréal et de ses enjeux principaux? La candidate insiste sur « l’importance de libérer le potentiel de l’est ». Elle croit notamment que sa vision permettrait aux citoyens de ce secteur de profiter d’une qualité de vie comme partout ailleurs sur l’île.  « C’est un souci d’équité territoriale. Il y a un potentiel qu’on doit saisir maintenant et qu’on doit planifier pour le futur », indique Mme Alneus. 

Lisa Christensen, conseillère pour l’arrondissement RDP-PAT. (Courtoisie Ville de Montréal)

Selon l’élue, ce souci d’équité territoriale pour l’est passerait obligatoirement par un meilleur développement des transports. Sur ce dossier, Mme Alneus avance quelques solutions : « Comment s’assurer de créer des corridors de mobilité performants ? On peut penser à Notre-Dame, surtout dans la portion de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, mais pourquoi pas exploiter Sherbrooke? »

Sur la question du transport, il est incontournable d’aborder le Projet structurant de l’Est (PSE). Elle insiste : « Il faut qu’on avance! » Cependant, selon Ericka Alneus, il est crucial de ne pas attendre que le PSE soit opérationnel pour mettre en place des alternatives de transport pour les populations de l’est de Montréal.

« Les personnes du secteur de l’est ont besoin de pouvoir bouger, puis on doit leur donner des options pour s’assurer que ce soit plus optimisé. Parallèlement au travail qui doit être fait pour le PSE, on ne peut pas non plus rester paralysés », martèle l’élue. 

Développement économique, héritage industriel et communautaire

D’après la candidate, les nouvelles infrastructures à envisager sur les grands axes routiers de l’est soulèvent plusieurs questions, notamment sur la manière de favoriser le développement économique du secteur, tout en tenant compte des enjeux environnementaux. « Comment on pourrait attirer des gens et développer une économie en utilisant les terrains de l’est? Comment peut-on amener des compagnies en transition écologique? On connaît le passé, l’héritage industriel, mais comment peut-on voir cet héritage comme un moyen de passer à autre chose de plus contemporain, soucieux de l’environnement? », se questionne Mme Alneus. 

Ayant travaillé pour plusieurs organismes communautaires avant de se lancer en politique, Ericka Alneus souligne l’importance de ce secteur essentiel pour l’est de la métropole. « Le communautaire est ce liant-là qui, depuis des années dans plusieurs arrondissements, tient le fort devant la précarité », explique-t-elle. Elle croit d’ailleurs qu’il faut donner plus de ressources aux arrondissements. « Ça va permettre une meilleure collaboration entre les organismes communautaires et les élus. » 

Le fleuve : une opportunité de déplacement 

Bien que la présence du fleuve Saint-Laurent semble être acquise, Ericka Alneus estime que le cours d’eau et son potentiel ne sont pas suffisamment reconnus. Elle considère qu’utiliser le fleuve « pourrait être une belle opportunité de mettre la culture de l’avant ».

La candidate tenait également à rappeler que pour elle, la navette fluviale n’est pas « une coquetterie touristique »« Je pense qu’il s’agit d’une opportunité de déplacement qui devrait vraiment être pérennisée », conclut-elle.