
Guedwig Bernier, candidat à la chefferie de Projet Montréal (Stéphane Plante/EMM)
1 février 2025CHEFFERIE DE PROJET MONTRÉAL : POUR GUEDWIG BERNIER, IL FAUT « DONNER À L’EST LES MOYENS DE SES AMBITIONS »
Même si, contrairement à ses adversaires à la chefferie de Projet Montréal, Guedwig Bernier ne figure pas parmi les élus municipaux, il a tout de même fait ses gammes en politique en tant que président du parti de la mairesse Valérie Plante. De son arrivée en poste en 2020 à son départ en novembre dernier, il a parcouru tous les arrondissements de l’île, y compris ceux de l’est. Cette position lui a permis de prendre la mesure des défis auxquels ils sont confrontés, notamment en matière d’environnement, de transport et de jeunesse.
Se qualifiant lui-même de « personne qui règle les problèmes », Guedwig Bernier confie avoir hésité entre « la sagesse et l’audace » lors de ses récentes réflexions. La sagesse lui suggérait de tenter de se faire d’abord élire dans un district ou dans une mairie d’arrondissement lors de la prochaine élection. Mais l’audace l’invitait plutôt à se lancer tête première dans l’arène en visant la fonction de maire de la Ville de Montréal. M. Bernier a finalement choisi de suivre la voie de l’audace.
Il a par contre dû se laisser quelque peu convaincre par son entourage. « Les gens qui m’ont vu aller au cours de ma carrière, m’ont dit : “ Guedwig! On t’appelle Monsieur le maire depuis des années. Tu peux vraiment faire une différence dans nos vies, dans notre situation. ” C’est ça qui m’a poussé », explique M. Bernier.
De quoi les arrondissements de l’est ont-ils besoin?
Le candidat explique avoir une vision qui permettra de raviver le sentiment d’appartenance des quartiers de l’est à la ville centre. « L’est n’a pas juste besoin d’amour. L’est a besoin de gestes concrets pour se dire qu’il fait partie de Montréal », croit M. Bernier. Lorsqu’il était président de Projet Montréal, des élus de l’est de la métropole lui partageaient régulièrement cette réflexion : « On n’est pas sûrs que la ville centre nous comprenne. On est excentrés, on a des vies différentes. »
Pour contrer ce sentiment d’abandon, M. Bernier croit qu’il faut notamment encourager les Montréalais des autres secteurs à visiter ces arrondissements dits « excentrés ». « J’aimerais voir des gens du centre, des gens de l’extérieur, se rendre dans l’est pour consommer, se divertir et s’amuser », partage-t-il.
Pour ce faire, il faut capitaliser sur la navette fluviale. Selon lui, cet attrait ne devrait pas se limiter uniquement « aux habitants de l’est qui souhaitent se rendre au centre », mais aussi « aux gens du centre qui veulent découvrir l’est ». Les touristes pourraient également emprunter ce même moyen de transport du centre vers l’est. « Pour les touristes, voir la beauté de Montréal et ce que l’est a à offrir, vu de l’eau, ce serait fantastique », clame le candidat.
Transports et défis environnementaux
Guedwig Bernier souligne toutefois que les territoires de l’est restent encore mal desservis par les transports en commun. Difficile d’éviter la question épineuse du Projet structurant de l’est (PSE) quand on aborde les enjeux de la mobilité. « C’est important pour le climat social que l’est ait son transport structurant. Québec a mandaté une nouvelle agence pour pouvoir régler ça. Mais, il faut prendre le leadership. Il faut que ce projet-là se fasse et qu’il se fasse comme il faut », martèle M. Bernier. Pour ce dernier, l’arrivée du PSE aura également une influence positive sur la qualité de l’air, « l’enjeu le plus important dans l’est ».
En attendant la conclusion du projet, le candidat croit qu’il faut « sortir les autobus du trafic » en créant notamment des axes réservés sur la rue Notre-Dame Est ou sur Sherbrooke Est. « Ça coûte moins cher qu’un transport structurant », plaide-t-il.
L’ensemble de ces projets liés au transport vont selon lui permettre de développer de nouveaux secteurs résidentiels et d’attirer des entreprises. « Pour l’est, ça va ensemble. C’est essentiel pour donner au territoire les moyens de ses ambitions. L’est, c’est le quart de la population de Montréal. Il faut qu’on puisse le voir », souligne M. Bernier
Plaidoyer pour la jeunesse
Si Guedwig Bernier souhaite toucher plus particulièrement une portion de l’électorat, ce sont les jeunes de l’est. C’est pourquoi il indique vouloir accorder une place centrale à leurs préoccupations dans ses engagements. « Je veux que notre jeunesse montréalaise, notre jeunesse de l’est, puisse vivre tout ce que Montréal a à offrir », partage-t-il.
En plus de vouloir faciliter la recherche d’emploi des jeunes, M. Bernier souhaite encourager les échanges entre les Montréalais des différents quartiers de la métropole. « Je veux ouvrir leurs horizons pour qu’ils soient en contact avec des jeunes qui n’ont pas nécessairement la même culture », ajoute-t-il.