De nombreux travaux sont prévus à Espace pour la vie au cours des 15 prochaines années, notamment au Jardin botanique (Emmanuel Delacour/EMM)

PLUSIEURS CHANTIERS PRÉVUS À ESPACE POUR LA VIE D’ICI 2033

Espace pour la vie investira près de 450 M$ au cours des 15 prochaines années pour maintenir ses actifs. L’organisme gestionnaire des musées de sciences naturelles dans l’est de Montréal (ainsi que de la Biosphère située plus à l’ouest) prévoit notamment une cure de jouvence pour le Jardin botanique.

En effet, après des travaux pour rajeunir le Planétarium, le Biodôme et l’Insectarium survenus au cours des dernières années, c’est au tour du Jardin botanique de recevoir un coup de pinceau. Il était temps d’agir en ce sens selon Julie Jodoin, directrice d’Espace pour la vie, car les lieux qui occupent plus de 75 hectares avec leurs jardins et leurs serres sont vieillissants. Ils célébreront d’ailleurs leur 100e anniversaire en 2031.

Une enveloppe de 280 M$ a donc été prévue pour les 15 prochaines années. On trouve au programme une restauration d’intérêt patrimonial, incluant la réfection du pavillon Marie-Victorin, un bâtiment d’architecture Art déco qui date de la fondation du Jardin botanique en 1931. Le projet lancé en 2022 demande des investissements d’environ 40 M$ et se terminera l’an prochain. La restauration des Jardins Ouest ainsi que la rénovation du pavillon principal du Jardin japonais font aussi partie de ce volet et coûteront 20 M$ entre 2025 et 2027 seulement.

De plus, une seconde enveloppe de 150 M$ visant la construction des nouvelles serres d’exposition du Jardin botanique est un autre dossier majeur auquel s’attaquera l’organisation. Ce projet a pour objectif de mettre à niveau les infrastructures des serres « actuelles [qui] présentent une désuétude majeure », selon le Programme décennal d’immobilisations (PDI) 2024-2033 de la Ville de Montréal. Les serres, qui ont été fermées en janvier 2023 après qu’un panneau de verre se soit détaché du plafond, ne permettent plus « d’améliorer ni l’enveloppe énergétique ni l’expérience des visiteuses et visiteurs », affirme la Ville dans le PDI. Le nouveau complexe devra donc atteindre des objectifs d’efficacité énergétique et de conservation du patrimoine végétal.

De nombreux projets

« Notre programme de maintien comprend à peu près 40 sous-projets. Quand on planifie sur 10 ans, 15 ans les travaux à réaliser, il y en a pour 280 M$ juste de maintien d’actifs », explique Mme Jodoin.

En outre, d’autres améliorations et travaux d’entretien sont prévus dans tous les musées d’Espace pour la vie avec cette enveloppe de 280 M$.

On envisage le maintien des infrastructures, comprenant, entre autres, la mise aux normes et l’installation d’un système de contrôle automatisé dans les serres de production du Jardin botanique. Ce projet nécessitera plus de 4 M$ pour la période située entre 2025 et 2027.

« On veut améliorer notre empreinte écologique et limiter nos GES [gaz à effet de serre]. Il y a aussi toute la question des eaux de ruissellement et de la gestion des eaux de pluie. On a déjà plusieurs installations de phytotechnologies, c’est-à-dire d’utilisation de végétaux pour résoudre des problèmes environnementaux. Mais dans ce cas, on souhaite aller de l’avant et faire la démonstration de ces technologies-là », indique pour sa part Josée Bellemare, directrice du Jardin botanique. Cette dernière soulève aussi l’idée de la création d’espaces pour les enfants et les familles. Présentement, une majorité de visiteurs adultes viennent au Jardin botanique, explique-t-elle. Pour accroître le marché des familles, l’organisation désire créer un premier espace qui leur serait destiné dans le Jardin Ouest, et ce, dans l’horizon 2026. Enfin, on veut revoir le parcours qui encercle le jardin, afin de notamment réduire sa minéralisation et faciliter les déplacements à pied vers les différentes zones du site.

Une esquisse du concept espace Enfants-Familles planifié au Jardin botanique (Courtoisie Espace pour la vie/CIVILITY et Mousse)

Ailleurs à Espace pour la vie, d’autres projets sont en branle pour les prochaines années. On envisage, entre autres, le remplacement du système de traitement des eaux des écosystèmes et des systèmes de stérilisation des bassins du Biodôme.

Par ailleurs, l’optimisation des températures dans les serres de production et les quartiers de quarantaine à l’Insectarium coûtera pour sa part 1,6 M$. Espace pour la vie avait fait installer en 2022 dans son nouvel Insectarium un système de climatisation passif qui surchauffait, selon un article de La Presse publié en juillet 2023. « C’est un système de climatisation, pas dans les zones publiques, mais dans les aires où on produit les végétaux qui vont être ensuite présentés dans le musée. Ce système n’est pas au point et ne répond pas à nos attentes pour prendre soin des collections durant les grandes chaleurs. Alors, on a décidé d’installer un système de climatisation permanent », souligne Mme Jodoin.

De plus, l’organisation souhaite sécuriser et mettre aux normes le système de sécurité incendie du Biodôme; ce qui implique un investissement totalisant presque 9 M$ au cours des 2 prochaines années. La signalisation sur l’ensemble des sites sera aussi revue.

Les musées d’Espace pour la vie accueillent plus de 2,7 millions de visiteurs chaque année. Il s’agit du plus grand complexe muséal en sciences de la nature au Canada.