
Le nouveau centre de tri automatisé de Montréal-Est (EMM/Stéphane Plante)
11 février 2025LE CENTRE DE TRI LE PLUS AUTOMATISÉ AU QUÉBEC INAUGURÉ À MONTRÉAL-EST
Inauguré par l’entreprise de recyclage Matrec-GFL, en partenariat avec Éco Entreprise Québec, le nouveau centre de tri à la fine pointe de la technologie de Montréal-Est, le plus automatisé de la province, a la capacité de traiter près de 150 000 tonnes de matières recyclables chaque année. Cette nouvelle construction signe-t-elle le début d’un virage écologique important pour ce secteur de l’est de la ville?
Après une première pelletée de terre en octobre 2023, l’édifice de la rue Sherbrooke Est est aujourd’hui fonctionnel depuis le 2 janvier dernier. Ce centre d’une superficie de 120 000 pieds carrés est désormais l’un des plus performants en Amérique du Nord.
Au Québec, en 2025, plus de 800 000 tonnes de matières recyclables seront récupérées pour la collecte sélective. À lui seul, le nouveau centre de tri de Montréal-Est pourra traiter environ 150 000 tonnes. Ainsi, entre 15 et 20 % des matières recyclables de la province y seront envoyées.
Le centre dispose d’une chaîne d’opérations équipée de trieurs optiques capables de détecter les matières non conformes au recyclage. Cependant, des trieurs manuels interviennent pour effectuer un tri de « dernière chance » si des éléments non conformes échappent à la vérification optique.
Carl D’Astous, directeur des projets spéciaux chez Matrec-GFL, a indiqué lors d’une visite des lieux que le centre recevait encore de nombreux produits qui ne devraient pas être déposés dans les bacs. « On a vu des crics hydrauliques pour lever les voitures, des freins, des disques, des pièces de métal. Ça brise les courroies de nos appareils. On parle de bris de plusieurs milliers de dollars », a-t-il spécifié.

Carl D’Astous, directeur des projets spéciaux pour Matrec-GFL (Courtoisie LinkedIn)
Mis à part les objets de métal, quels sont les autres matériaux pouvant endommager les installations du centre de tri? Selon M. D’Astous, la liste est longue. « Des couches ou des toiles de piscine, par exemple. Ça crée des blocages, des bouchons. Des calorifères aussi. C’est fou tout ce qu’on reçoit! », s’exclame-t-il.
Respect des délais
Lors de l’inauguration du centre de tri, Yazan Kano, vice-président régional de Matrec-GFL, a salué la réalisation du bâtiment dans les délais impartis depuis la première pelletée de terre du 27 octobre 2023. Selon ses calculs, l’immeuble s’est construit en « 450 jours, 3 heures, 41 minutes et 53 secondes », a-t-il lancé à la blague.
À maintes reprises, M. Kano s’est fait rappeler par des membres de l’industrie que le délai qu’il s’était fixé pour rendre le centre fonctionnel n’était « pas réaliste ». Toutefois, il a fait fi des critiques. « Moi, je suis du genre à dire : « Oui, on peut! » », s’est-il rappelé.
Le nouveau bâtiment a été érigé à l’emplacement de l’ancien centre Koncas Recyclage, détruit par un incendie en 2022. Depuis octobre 2024, les matériaux issus de la collecte sélective qui y étaient auparavant traités sont pris en charge par Matrec-GFL.
Pour le vice-président régional de l’entreprise, le nouveau centre de tri de Montréal-Est représente aujourd’hui une véritable « plaque tournante de l’économie circulaire à l’échelle du pays ».
Mobilisation de l’est de Montréal

Chantal Rouleau, députée de Pointe-aux-Trembles et ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire (Photo : Emmanuel Delacour/EMM)
La députée de Pointe-aux-Trembles et ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau, a parlé du projet comme étant partie prenante d’une « vaste mobilisation de l’est de Montréal qui se poursuit continuellement ».
« Il se passe quelque chose dans l’est de Montréal, c’est clair. (…) [Le centre] est quelque chose d’important sur lequel on travaille depuis des années pour donner une nouvelle couleur à l’est de Montréal. Pour sortir du gris terne, pour aller vers le bleu et le vert », a-t-elle illustré.
Mme Rouleau se dit convaincue que ce genre d’initiative reste avant tout annonciateur d’un changement des perceptions vis-à-vis de l’est de Montréal. « On est en train de transformer ce milieu qui était un peu plus glauque en une source de lumière. »
Virage écologique pour Montréal-Est
Denis Marcil, maire suppléant de la Ville de Montréal-Est, a quant à lui mentionné au cours de son allocution que l’inauguration de ce nouvel établissement s’inscrivait dans la vision du développement du territoire adoptée récemment par la Ville.

Denis Marcil, maire suppléant de Montréal-Est (Courtoisie Ville de Montréal-Est)
« Grâce à cette nouvelle forme de tri à la fine pointe de la technologie, nous allons pouvoir créer de la richesse ainsi que de nouveaux emplois qui bénéficieront à l’économie locale », a-t-il affirmé. M. Marcil a aussi rappelé que son administration faisait « de la transition écologique une priorité ».
Lui-même originaire de Montréal-Est, l’élu s’est souvenu d’y avoir connu « à peu près tous les types d’industrie, dont les raffineries, qui nous ont apporté beaucoup d’argent mais aussi beaucoup de pollution ».
Le maire suppléant a exprimé sa satisfaction concernant le tournant écologique que la Ville aurait amorcé. « On s’en va vers le vert et c’est la couleur de Montréal-Est », a-t-il illustré.