
L’écran vert dont disposent les étudiants (Courtoisie Cégep Marie-Victorin)
11 mai 2025LE CÉGEP MARIE-VICTORIN ACTUALISE SON PROGRAMME ARTS, LETTRES ET COMMUNICATION
Le programme d’Arts, lettres et communication du Cégep Marie-Victorin fait peau neuve pour s’adapter aux changements dans le monde de la culture. Découverte de la nouvelle mouture de ce cursus, axé sur la théorie et la pratique, et qui compte maintenant cinq options : Cinéma, Théâtre, Littérature, Langue et Média.
Remanier un programme collégial nécessite un processus rigoureux qui doit tenir compte des devis du ministère de l’Enseignement supérieur. Lors de sa révision, l’équipe professionnelle qui compose Arts, lettres et communication a bénéficié des conseils de professeurs d’université, qui ont, entre autres, encouragé le cégep à garantir les bases méthodologiques tout en se concentrant sur la dimension exploratoire et pratique. Des étudiants anciens et actuels ont aussi été consultés dans la foulée. Certains de ceux-ci poursuivent leurs études universitaires, d’autres travaillent dans le domaine artistique. « Leurs retours ont permis d’adapter le programme pour mieux préparer les futurs diplômés », résume Guy Bourbonnais, enseignant en littérature et coordonnateur du programme Arts, lettres et communications du Cégep Marie-Victorin.
Des options revues
C’est l’option Médias qui a connu les changements les plus significatifs. Une des nouveautés du programme est donc la subdivision de cette option en deux profils : Tous les médias et Série télé.
Dorénavant, le profil Tous les médias ne se limite plus aux médias traditionnels comme la radio ou le journalisme écrit, mais inclut désormais les nouveaux médias, notamment les balados et les réseaux sociaux. « Cette modernisation vise à mieux refléter les réalités actuelles du monde médiatique et à répondre aux intérêts des étudiants », révèle l’enseignant et coordonnateur.
De son côté, le profil Série télé, qui n’existe nulle part ailleurs au Québec, offre une expérience immersive où les étudiants apprennent à produire une série télé de A à Z, dans des conditions proches de la réalité professionnelle : tournage, coordination ou encore enregistrement devant public. « Ce profil crée aussi des ponts avec l’option Théâtre, en mobilisant les étudiants comme comédiens dans les projets audiovisuels. Nous favorisons ce type de collaborations concrètes et enrichissantes, elles illustrent notre approche pédagogique intégrée et originale », ajoute Guy Bourbonnais.
Justement, dans l’option Théâtre, les cours incluront désormais la formation au jeu devant la caméra, aussi en réponse aux attentes des étudiants. Les cours de culture générale évolueront également, ils seront moins centrés sur les cours magistraux et les rédactions, et intégreront davantage de présentations orales et de création de contenu, se rapprochant ainsi des pratiques professionnelles dans le domaine culturel.
En littérature, un nouveau cours intitulé Écriture et monde numérique explorera la rédaction pour le web, qui inclut d’office des images et des contenus multimédias. Un autre cours portera quant à lui sur la littérature engagée.
Du côté des langues, un séjour linguistique au Mexique, qui pouvait s’avérer plus complexe pour certains étudiants, a été supprimé au profit d’une introduction à l’enseignement de l’arabe, jugée plus pertinente dans le contexte démographique de l’est de Montréal.
L’option Cinéma a bénéficié quant à elle d’ajustements techniques, entre autres, comme l’ajout d’un cours de scénarisation et de matériel de montage.

Des étudiants en montage (Courtoisie Cégep Marie-Victorin)
Des infrastructures spécialisées et une immersion dans la pratique
En plus de son programme Arts, lettres et communication diversifié, le Cégep Marie-Victorin offre à sa communauté étudiante des infrastructures modernes et spécialisées qui permettent aux étudiants d’appliquer leurs apprentissages de manière concrète dans tous les domaines proposés. « Les étudiants en médias bénéficient d’un studio de télévision et d’un centre de création multiplateforme. En cinéma, ils ont accès à du matériel de tournage et à des salles de montage. Le théâtre dispose d’un laboratoire conçu comme une véritable école de théâtre, incluant une scène, des loges et des ateliers de création de costumes, de maquillage et de décors », énumère l’enseignant et coordonnateur du programme. Ces installations ont été pensées pour refléter le plus fidèlement possible les conditions du milieu professionnel et plongent les étudiants dans une pratique réaliste.
Concernant les activités éducatives complémentaires, plusieurs sorties sont organisées selon les options. En Langues, les étudiants visitent des institutions comme le consulat d’Argentine pour mieux comprendre les dynamiques internationales. En Théâtre, assister à des pièces est obligatoire. Des visites aux Archives nationales et dans des maisons d’édition permettent également un contact direct avec les réalités du monde littéraire. En Médias, des visites dans des studios et des rencontres avec des professionnels sont organisées, sous la coordination de membres du personnel. Et, bien que le programme Arts, lettres et communications ne comporte pas de stages formels, il intègre la venue fréquente de professionnels issus du milieu culturel (dramaturges, costumiers, comédiens, etc.).

Le local de théâtre (Courtoisie Cégep Marie-Victorin)
Compétences développées et préparation pour l’université
Les enseignants ont donc misé sur une refonte permettant aux étudiants d’acquérir une grande rigueur méthodologique, utile à la fois pour l’université et pour le monde professionnel, explique M. Bourbonnais. Ils apprennent ainsi à transférer des connaissances théoriques vers la pratique. « Une ancienne étudiante devenue cinéaste applique encore aujourd’hui des savoirs issus d’un de mes cours théoriques sur la culture québécoise et américaine dans son travail de scénarisation », illustre-t-il.
La formation du cégep insiste aussi sur la polyvalence. Par exemple, en cinéma, les étudiants touchent à tous les aspects d’une production : réalisation, écriture de scénario, prise de son, montage, etc.; en théâtre, ils apprennent à jouer, mais aussi à créer des décors ou à se maquiller. « Cette variété d’expériences les rend plus compétents et confiants à leur entrée à l’université, où ils ont souvent déjà manipulé les outils ou accompli des tâches que d’autres découvrent seulement », croit l’enseignant et coordonnateur du programme.
Dans l’élaboration de cette nouvelle mouture, « nous avons eu le souci de nous actualiser, de nous coller aux nouvelles réalités… comme tous les cégeps le font! Néanmoins, nous avons réussi à faire ressortir notre unicité. Nos enseignants ont travaillé fort pour qu’elle ressorte », termine Guy Bourbonnais.