Les Cavernautes sont des aérostabiles qui permettent d’explorer virtuellement la galerie de la caverne de Saint-Léonard (Courtoisie projet Cavernautes)

CAVERNAUTES : UNE VISITE VIRTUELLE ET ARTISTIQUE DE LA CAVERNE DE SAINT-LÉONARD

Une expérience immersive faisant découvrir les profondeurs de la caverne de Saint-Léonard sera offerte aux curieux du 8 au 16 août prochains. Ce projet, qui mêle art et technologie, propose de s’intéresser à la spéléologie d’une façon plutôt inédite.

Que ce soit dans une salle de visionnement installée à proximité de la caverne, dans le parc Pie-XII, ou simplement à travers un navigateur Internet, les explorateurs pourront visualiser de façon virtuelle et en temps réel l’exploration d’une galerie découverte en 2017 et qui, jusqu’à présent, était en tout point inaccessible au grand public.

Nicolas Reeves, professeur à l’UQAM, et David St-Onge, professeur à l’ÉTS (Emmanuel Delacour/EMM)

Ce sont Nicolas Reeves, professeur à l’École de design de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), et David St-Onge, professeur à l’École de technologies supérieures (ÉTS), spécialiste de la robotique et ingénieur en arts, qui sont les instigateurs de cette nouvelle expérience. Pour y parvenir, les deux hommes et leurs équipes ont conçu des appareils exploratoires, nommés aérostabiles. Il s’agit d’engins moitié drones, moitié dirigeables à l’hélium qui flotteront dans les espaces exigus de la caverne. Ces « cavernautes », conçus sous la forme de colonnes de 2 m de hauteur, sont faits de matériaux ultralégers, pesant à vide environ 400 g. Ils ont la capacité de transporter quelques appareils supplémentaires, dont des caméras qui rediffuseront les images captées à l’intérieur de la galerie.

Depuis le 5 août, des équipes de spéléologues et de techniciens s’affairent à installer tout le matériel nécessaire dans la galerie pour rendre le projet possible. Lumières, capteurs sonores et câblages doivent tous être mis en place dans cet environnement contraignant. En effet, la galerie est en partie submergée sous l’eau, il faut donc s’y mouvoir en canoë-kayak.

« Il s’agit d’un territoire d’exploration extraordinaire. On a beaucoup de contraintes sur l’aérostabile, mais peu de contraintes sur la distance et l’accès, parce que la galerie se trouve en plein cœur de Montréal », explique M. Reeves. Effectivement, celui-ci a mené un projet semblable dans la grotte de La Verna, dans les Pyrénées, en Europe de l’Ouest, où des cubes lumineux ont pu s’envoler dans les espaces de 190 m de haut. À titre comparatif, la galerie de la caverne de Saint-Léonard ne fait que quelques mètres de hauteur.

Les aérostabiles mesure 2 m de hauteur et pèsent environ 400 g (Courtoisie projet Cavernautes)

Les contraintes étaient donc multiples : concevoir des cavernautes assez petits et robustes pour se déplacer dans la galerie, mais aussi assez légers pour permettre de transporter du matériel de diffusion. « Les deux domaines, l’art et la technologie, devaient trouver leur compte dans ce projet. Du point de vue scientifique, les avancées qu’on a faites pourraient être utilisées pour des déploiements dans des situations à haut défi, comme des galeries formées par des tubes de lave sur la planète Mars ou sur la Lune! », illustre M. St-Onge.

« Et même dans les endroits les plus inaccessibles, c’est important qu’il y ait de l’art. Le simple fait que ce soit installé dans cet endroit-là, c’est déjà un manifeste », ajoute en terminant M. Reeves.

Pour en découvrir plus sur le projet et visionner Cavernautes du 8 au 16 août, rendez-vous au cavernautes.nxigestatio.org