La campagne « 24h de pause » propose aux familles d’éteindre leurs écrans le 23 mai prochain

ET SI ON ÉTEIGNAIT LES ÉCRANS POUR 24 HEURES ?

Pas facile de dire bye bye à son ordi, son cellulaire ou sa tablette pendant une journée complète… C’est pourtant le défi que propose la campagne Pause, propulsée par l’organisation Capsana de l’arrondissement de Rosemont—La Petite-Patrie.

Organisation à vocation sociale, Capsana a pour objectif de promouvoir de saines habitudes de vie à travers des campagnes de promotion de l’activité physique, d’alimentation raisonnée ou encore d’arrêt tabagique. « Notre but, c’est vraiment que les individus deviennent les acteurs de leur santé », exprime Julie Mayer, coordonnatrice de la campagne Pause – Volet familles. Depuis 2018, Capsana propose deux campagnes, les « 24h de pause », qui encouragent les jeunes adultes dans un premier temps, puis les parents d’adolescents à arrêter les écrans pendant une journée. « L’objectif, c’est de prendre un temps pour se questionner sur la place des écrans dans notre vie. On ne prône pas la déconnexion, mais d’avoir des comportements sains avec la technologie », explique Mme Mayer.

Pour la première fois cette année, la campagne Pause lance son défi aux familles, le 23 mai prochain. Selon les sondages qui ont été faits par l’organisation, en partenariat avec la firme Léger, 86% des parents estiment que l’utilisation d’Internet et des écrans nuit à la santé physique de leurs enfants et 74% pensent qu’elle nuit à leur santé mentale. « Est-ce qu’on est capables de faire 24h sans écran tous ensemble en famille ? Sinon, quels enjeux on a rencontrés ? L’ennui ? Le manque d’une application en particulier ? L’automatisme ? L’idée, ce n’est pas d’être moralisateur, on propose juste une expérience » ajoute la coordonnatrice de la campagne. L’organisation a aussi constaté que les parents sont sur les écrans, tout autant que les jeunes et qu’ils sont conscients de leurs habitudes : 3 parents sur 4 souhaitent diminuer leur temps d’utilisation.

En un an, le temps d’écran a augmenté de 11% selon une étude faite par l’organisation rosepatrienne, la pandémie mondiale ayant joué un rôle majeur dans cette hausse. « Il va falloir faire attention parce qu’aucune étude scientifique ne dit que notre temps d’écran va diminuer après la pandémie. Il va falloir porter un œil attentif sur la clientèle qui était déjà à risque de développer une dépendance avant la pandémie », affirme Mme Mayer. Cependant, la coordonnatrice espère que la crise sanitaire aura permis un certain recul sur ces pratiques. « Beaucoup de personnes ont dit avoir hâte de retrouver leurs activités hors ligne et leurs amis. Si les gens étaient trop en ligne, ça va peut-être leur permettre de se rendre compte de leur utilisation et de trouver un meilleur équilibre », poursuit-elle.

Les méfaits et les bienfaits d’Internet et des écrans

Bien que la campagne Pause incite à décrocher des écrans, elle n’a pas pour but de les diaboliser, ni d’enlever leurs bienfaits. En effet, rien qu’en temps de pandémie, ils ont permis à la population de s’informer sur la situation mondiale et de garder contact avec leurs proches. « Une telle pandémie il y a 20 ou 30 ans, je ne sais pas comment on aurait fait. Les écrans sont des médiums de communication extraordinaires ! », exprime Julie Mayer. Elle souligne aussi qu’Internet permet à beaucoup de personnes qui vivent des difficultés de socialiser grâce à des groupes privés en ligne par exemple et que les jeux vidéo peuvent parfois inciter à bouger et permettent de créer du lien social. « Les jeunes notamment les utilisent beaucoup pour se retrouver, poursuit Mme Mayer. Dans les aspects positifs, il y a aussi toutes les applications de méditation, de saines habitudes de vie… ».

Quant aux méfaits d’une surutilisation des écrans, on peut en évoquer plusieurs, notamment sur le plan physique : sédentarité, problème de surpoids, de sommeil, de posture, de vision… Plusieurs risques existent aussi dans d’autres sphères du quotidien. « Ça peut engendrer des difficultés de concentration, ou d’estime de soi notamment avec les réseaux sociaux. On parle parfois même d’anxiété et d’isolement. Les méfaits sont vraiment multiples et très variables d’une personne à l’autre, et d’une famille à l’autre », relate la coordonnatrice. C’est donc pour éviter ses méfaits et se questionner sur sa propre utilisation que la campagne 24h de pause a été mise en place. « Oui, le temps d’écran compte, mais aussi ce qu’on fait, à quel moment et comment on se sent. Quand j’arrête, est-ce que je me sens bien ? Les gens m’ont-ils aidé, amusé ou est-ce que je me sens plus anxieux et tout seul ? », questionne Mme Mayer. En plus des campagnes annuelles, le site internet pausetonecran.com propose des conseils, dirige vers des ressources et expose les différentes problématiques liées à l’hyperconnectivité tout au long de l’année.

Lors de l’édition jeunes adultes qui a eu lieu en novembre dernier, la campagne a compté près de 3500 participants. Alors que les inscriptions sont encore ouvertes, Julie Mayer espère qu’autant de familles participeront dimanche prochain au défi et éteindront leurs écrans pour 24 heures.

Pour s’inscrire : https://pausetonecran.com/24h/inscrivez-vous/