LA CAISSE D’ÉCONOMIE SOLIDAIRE DESJARDINS DÉVOILE LE LAURÉAT DE LA BOURSE LAURE-WARIDEL
Joris Maillochon, étudiant à la maîtrise en Sciences et environnement à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), est le lauréat de la bourse Laure-Waridel d’un montant de 15 000 $. Depuis 2008, la Caisse d’économie solidaire Desjardins, en partenariat avec Équiterre, attribue cette bourse, nommée en l’honneur de l’écosociologue et cofondatrice de l’organisation écologiste, Laure Waridel, à un ou une étudiante ayant mené des recherches axées sur l’environnement et la citoyenneté.
Joris Maillochon travaille en ce moment sur son mémoire de maîtrise intitulé Conflit de vision du territoire : le cas de Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM. Il y expose les deux visions du territoire qui s’affrontent entre la compagnie Ray-Mont Logistiques et le regroupement citoyen – énoncé dans le nom de sa recherche – se portant à la défense des espaces verts dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.
En entrevue avec EST MÉDIA Montréal, le lauréat ne cache pas son appartenance à ce mouvement citoyen.
« L’objet de ma recherche est aussi un objet sur lequel je suis militant depuis 2016. Ce qui fait que j’ai une position un peu particulière. C’est la première fois qu’un projet aussi militant a été lauréat de cette bourse », indique l’étudiant de l’UQAM.
Démarche militante
Cependant, sa participation au débat ne l’empêche pas d’analyser le phénomène en tant que chercheur : « Ce qui m’intéressait, c’était la confrontation de deux visions du territoire sur le terrain de l’Assomption Sud–Longue-Pointe, là où la compagnie Ray-Mont Logistiques s’implante. »
Et en quoi ces deux visions territoriales s’opposent-elles? « Du côté des entreprises privées, notamment Ray-Mont Logistiques, il s’agit d’une vision du territoire très “objet”, à façonner puis auquel on veut donner une fonction unique pour qu’il soit rentable et fasse fonctionner le système. Tout ça sans vraiment prendre en compte le contexte social, socio-économique et écologique autour de ce territoire », explique M. Maillochon. « L’autre conception du territoire, celle de la mobilisation citoyenne, c’est le territoire « sujet » avec lequel les citoyens interagissent, avec lequel ils évoluent et font en retour évoluer le territoire lui-même. »
Bien qu’il soit impliqué dans le mouvement Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM, l’étudiant à la maîtrise n’a pas négligé les étapes de sa recherche afin de comprendre les préoccupations des deux parties du débat. Ray-Mont Logistiques n’a jamais donné suite à ses demandes d’entrevue, mais le chercheur s’est tourné vers d’autres sources pour trouver de l’information. « J’ai pris les documents officiels de la Ville, les mémoires qui ont été déposés dans le cadre de consultations. Ce n’est pas sorti de nulle part! », assure-t-il.
Joris Maillochon croit que ce double statut de chercheur et de militant l’aide particulièrement dans sa démarche. « C’est sûr que mon implication universitaire m’a amené des réflexions que j’avais pas du tout quand j’étais seulement militant. Et ces réflexions, je les amène aussi sur le terrain pour faire avancer nos propres réflexions en tant que personnes mobilisées », admet-il.
En harmonie avec les valeurs de la Caisse d’économie solidaire Desjardins
« À partir du moment où tu fais des travaux scientifiques universitaires, il faut voir comment tu les amènes sur le terrain. Comment tu les appliques ? C’est vraiment ça qui guide le choix de nos lauréats par rapport à cette bourse », précise-t-il.
Le lauréat de 2024 renchérit : « On dit souvent que la recherche universitaire est déconnectée du terrain. Ce que met en valeur la bourse Laure-Waridel, c’est quelque chose d’important pour connecter le milieu du savoir aux actions concrètes. »
C’est la raison pour laquelle la Caisse d’économie solidaire Desjardins appuie ce type de recherche en offrant un soutien financier sous forme de bourse. « Si, comme société, on veut bouger sur quelque chose, il faut bien que financièrement on appuie quelque part. C’est notre travail », ajoute M. Nombré.
Le gagnant de cette année, très reconnaissant de cet appui financier, croit que « les bourses sont importantes ».
« Ça me donne le temps d’être présent pour la famille, pour mes études et pour le côté militant. Parce que la militance, c’est très souvent bénévole. « Donc la bourse arrive vraiment à point nommé », se réjouit Joris Maillochon.
Une fois les 15 000 $ remis aux lauréats, ceux-ci ne sont pas laissés à eux-mêmes, précise M. Nombré. « On met beaucoup d’accent sur le montant de la bourse, mais en plus du montant, il y a Laure Waridel qui s’implique personnellement auprès de chaque lauréat. Ça fait toute la beauté de la bourse. »
Joris Maillochon ajoute que « collaborer avec Laure Waridel, ça ouvre beaucoup de portes pour la diffusion et pour rayonner en dehors de Hochelaga aussi ».