Pierre-Yves McSween, un résident du quartier Rosemont.

Un café avec… Pierre-Yves McSween

Le célèbre animateur et chroniqueur économique originaire de Valleyfield vit maintenant dans l’est de l’île depuis 10 ans. Père de famille, il a selon lui trouvé un quartier qui lui ressemble : le Vieux Rosemont. Pourquoi? C’est ce qu’EST MÉDIA Montréal a voulu découvrir en prenant un café avec lui via vidéoconférence, alors que celui-ci se trouvait réellement au café MAESMI, sur la rue Masson, le 14 septembre dernier.

EST MÉDIA Montréal : Pourquoi avoir choisi l’est de Montréal pour t’y installer?

Pierre-Yves McSween : J’ai vécu dans plusieurs quartiers de Montréal et à un certain moment, alors que je travaillais au centre-ville, je cherchais un endroit abordable, près d’un métro, si possible près de la ligne verte.

EMM : Pourquoi es-tu attaché à ce coin de l’île?

PYMS : J’habite Rosemont, mais le coin de Rosemont où il y a la rue Masson et le Stade olympique. Il y a un peu de tout. J’ai accès au Jardin botanique, au métro PIE-IX, à la rue Ontario… C’est aussi familial. Quand je suis arrivé, tous mes voisins étaient des personnes âgées. Maintenant, ce sont toutes de jeunes familles. Je suis passé de quatre voisins avec des cours de personnes âgées à… quatre piscines! (rires) Aussi, ça me ressemble. Le West Island, c’est pas moi. Westmount, c’est pas moi. La rue Crescent, c’est pas moi…

EMM : La rue Crescent… ça ressemble à qui (rires)? Mais dis-moi, comment Rosemont te ressemble davantage?

PYMS : C’est important pour moi d’avoir un peu d’air. J’ai quand même une grande cour arrière. Même à Laval, il y a des cours plus petites que ça. En plus, j’ai du stationnement. Avec des enfants, c’est très pratique! Je ne suis pas capable d’être dans l’extrême luxe. Je vis un mode de vie moyen, avec des moyens. Mes voisins me ressemblent. Il y a aussi beaucoup d’érables argentés dans mon coin. J’ai déjà habité sur Frontenac et dans Parc-Extension et je trouvais que ça manquait d’arbres. Puis, c’est évidemment une question de capacité de paiement. À l’époque – car maintenant, c’est un peu la folie – c’était un quartier où les immeubles étaient encore à des prix intéressants.

EMM : La vie de quartier au quotidien, tu aimes?

PYMS : Je suis très attaché à ma petite vie de quartier. Je connais mon boucher, mon barista… On croit que vivre à Montréal, c’est très impersonnel. Pourtant, je connais tous les résidents de ma rue.

Crédit photo : Maude Chauvin.

EMM : Toi, qui es chroniqueur économique, comment expliques-tu le fait que Rosemont est devenu si hors de prix?

PYMS : Ça dépend de quel Rosemont tu parles. Il y a le Rosemont près du Plateau. Là, c’est simplement un débordement naturel. Le Plateau est trop plein et ça déborde. Il y a aussi l’arbitrage économique. Ici, sur Masson, les triplex sont rendus près d’un million de dollars. Il y a des gens qui ont commencé à faire des calculs et finalement, au lieu d’acheter un condo, ils ont préféré devenir propriétaires d’un immeuble qui demande de la rénovation. Pourquoi? Pour avoir un terrain. Un terrain, ça a de la valeur. Dans un condo, tu sépares le terrain à plusieurs pour environ le même prix.

EMM : Comment vois-tu le développement économique pour l’est de Montréal?

PYMS : Pour être honnête, c’est une boule de cristal… Montréal est sur la glaise. Les nouvelles constructions devraient être pieutées. L’est de Montréal est aussi loin du centre-ville que la Rive-Sud en kilomètres. La seule différence, c’est qu’il n’y a pas de pont à traverser. Maintenant, avec le télétravail, est-ce que l’est de la ville, comme le centre-ville, va être délaissé pour la banlieue? Les maisons loin du centre-ville vont regagner en noblesse. (Vroum de scooters) Ah! Une autre chose! Je viens de voir deux scooters passer. Un point positif à habiter dans la métropole, par contre, c’est la facilité de déplacement. Je roule en vélo électrique actuellement et ça, ça vient vraiment changer la game. C’est beaucoup mieux que n’importe quel transport en commun, n’importe quel métro, n’importe quel taxi… Mes déplacements me prennent dix à douze minutes. Ça, ça va aider le développement de Montréal.

EMM : Aurais-tu des conseils à donner à nos commerçants locaux en ces temps de pandémie?

PYMS : Je suis un chroniqueur… Pour qui je me prendrais? Je fais des analyses de marchés financiers, de marges, de marketing… On vit une situation complètement, mais complètement nouvelle pour tout le monde. Le seul conseil que je pourrais donner est de bien gérer votre cash flow. Et ça, c’est pas juste pour les commerçants de l’est de Montréal, c’est pour tout le monde. Focalisez moins sur le paraître et davantage sur les services. Oubliez la salle de conférence avec la table en marbre. La grande question à se poser est : « Suis-je en train d’optimiser mes opérations, oui ou non? » Mais chaque personne, chaque entreprise, a sa réalité d’affaires qui lui est propre. Je ne peux pas juger.