Mathieu Germain et Benoit Dion de SANEXEN (photo courtoisie).

DES BOX-19 POUR CONTRER LA COVID-19

SANEXEN est une entreprise dont le centre, l’équipement et la force opérationnelle sont localisés à Rivière-des-Prairies. La compagnie qui fournit une vaste gamme de services en lien avec l’environnement, a créé au début de la pandémie la BOX-19, une boîte qui permet la récupération et l’élimination sécuritaire des équipements antiviraux à usage unique. Depuis, l’entreprise vend ce service de recyclage partout à travers la province, notamment à une quarantaine d’établissements scolaires.

Protéger l’environnement en pandémie mondiale

SANEXEN est une entreprise comptant quelque 600 employés qui offre des services entre autres de gestion des sols contaminés, de réhabilitation de terrain et de traitement d’eau contaminée. C’est elle qui a notamment eu comme mandat de traiter l’eau contaminée à la suite de la tragédie survenue au Lac Mégantic en 2013. De plus, l’entreprise travaille actuellement à décontaminer les sols de plusieurs terrains municipaux et privés dans l’est de Montréal.

Lorsque la pandémie a éclaté au mois de mars 2020, des employés de SANEXEN ont immédiatement été conscientisés par les tonnes de déchets causées par les masques, les gants, les lingettes et toutes les autres pièces d’équipement de protection antivirales à usage unique. La compagnie a ainsi décidé de créer et d’installer dès le mois d’avril 2020 un système de récupération pour les équipements de protection usés de leurs employés sur les chantiers. « Nous voulions être sûrs, premièrement, de protéger nos employés », commente Benoit Dion, directeur principal de développement chez SANEXEN. Aussi, étant une compagnie offrant des services en environnement cotée à la bourse, nous souhaitions vraiment être des citoyens corporatifs exemplaires. »

Créé d’abord pour leurs propres besoins internes, le service a toutefois suscité rapidement l’intérêt des différents clients et collaborateurs de l’entreprise. Les demandes pour le service n’ont pas tardé et, à peine un instant plus tard, BOX-19 était née.

Plus qu’une simple box

 Malgré ses apparences de « bac de recyclage » maison, la BOX-19 n’est pas qu’une simple boîte de récupération fabriquée à base de plastique durable. Premièrement, la façon dont le bac a été conçu permet aux personnes de déposer leurs déchets souillés sans devoir y toucher. Ensuite, lorsque le contenant est plein, un technicien de SANEXEN, vêtu d’une combinaison protectrice, s’occupe de venir chercher les détritus. L’entreprise récupère le sac à l’intérieur et désinfecte la boîte avant de la retourner au client. Par la suite, le sac est envoyé à un de leurs deux fournisseurs québécois afin de recycler les matériaux des équipements sanitaires. Selon Benoit Dion, ce qui distingue vraiment SANEXEN de ses compétiteurs, c’est son service de récupération qui évite aux employés de leurs clients de devoir eux-mêmes envoyer les résidus par la poste. « C’est pour ça que nous sommes si populaires auprès des services scolaires, car notre service est 100 % sécuritaire », explique Benoit Dion.

Les masques et les gants usés et jetables n’ont l’air de rien, mais ils peuvent, en plus de contaminer les personnes qui les manipulent, être extrêmement polluants. Les matériaux des masques et des gants peuvent prendre jusqu’à 400 ans pour se dégrader dans la nature. De plus, dès le début de la pandémie, plusieurs personnes se sont mis à jeter malheureusement les lingettes désinfectantes dans les toilettes, ce qui a créé de gros problèmes aux différentes stations d’épuration d’eau potable et coûté plus de 250 millions de dollars aux contribuables canadiens, soutient M. Dion.

Pour recycler les matières, il serait tentant de mettre ses équipements usés dans son bac à recyclage maison pour l’envoyer à un centre de tri, mais cela comporte beaucoup de danger (évidemment, à ne pas faire!). Le nouveau coronavirus pouvant vivre jusqu’à 9 jours sur des surfaces ou des objets de toutes sortes, il pourrait facilement infecter les employés du centre de tri.

SANEXEN fait donc affaire avec deux fournisseurs localisés au Québec afin de recycler les matières. Deux technologies environnementales sont ainsi utilisées pour recycler les équipements. La première consiste à utiliser la valorisation énergétique qui produit 10 fois plus d’électricité que celle produite à partir du méthane récupéré des sites d’enfouissement. La deuxième consiste à brûler les masques pour y récolter un substitut de propane, qui sera lui aussi utilisé comme carburant.

Deux formats de bacs sont actuellement disponibles, soit un format de 240 litres ou de 87 litres. Malgré que le milieu scolaire soit un fervent utilisateur du service, l’Aéroport de Montréal, le Port de Montréal, et différents laboratoires, CLSC ou cliniques ont aussi adopté la BOX-19. Il est désormais possible de croiser une BOX-19 aux quatre coins de la province.

Recycler après la COVID-19

L’arrivée d’un vaccin fait-elle peur à l’entreprise qui pourrait voir son service se dissiper d’ici les prochains mois? « C’est un service à connotation sociale. On va s’ajuster au marché, répond le directeur de développement chez SANEXEN. Nous, on encourage l’utilisation de masques réutilisables. Jamais on ne fera de « lobby » pour que les équipements jetables soient utilisés pendant des années. Nous avons développé ce service pour répondre à des besoins pendant la pandémie, et nous faisons actuellement des ententes de service d’une durée de six mois avec nos clients », affirme M. Dion.

Ainsi, on peut dire que SENEXEN poursuit sur sa lancée d’innovation, elle qui a annoncé l’an dernier la construction dans l’est de Montréal du tout premier centre de traitement de matières fines (crd) en amérique du nord, en plus de tester avec succès un projet pilote novateur consistant à réhabiliter de manière rapide et sécuritaire des anciennes conduites d’eau en plomb ou soudées au plomb.