Les élus s’apprêtant à couper le ruban pour l’inauguration officielle de la Bibliothèque communautaire de Saint-Léonard le 26 mars (de gauche à droite : le conseiller de la Ville Dominic Perri, la membre du Comité exécutif de la Ville de Montréal Erika Alneus, la conseillère d’arrondissement Arij El Korbi, le maire d’arrondissement Michel Bissonnet et la conseillère d’arrondissement Suzanne de Larochellière) (EMM/Sophie Gauthier)

LA BIBLIOTHÈQUE DE SAINT-LÉONARD DEVIENT COMMUNAUTAIRE, UN CONCEPT UNIQUE À MONTRÉAL

Après 45 ans d’existence, la Bibliothèque de Saint-Léonard se réinvente. Depuis ce 26 mars, l’édifice est devenu officiellement une bibliothèque communautaire, une approche inédite à Montréal. 

Une bibliothèque communautaire a pour objectif de redéfinir ses espaces pour devenir un lieu encore plus partagé et accessible pour ses citoyens. Espaces de travail collaboratif, salles de rencontres, zone citoyenne, locaux polyvalents partagés avec les organismes du quartier… En partenariat avec le milieu communautaire, la bibliothèque met en place des actions pour répondre aux besoins des adolescents, entre autres, et leur offrir des opportunités d’engagement et d’épanouissement.

« Notre bibliothèque peut devenir le point névralgique de lieux de rencontres incontournables pour ceux qui souhaitent faire avancer notre arrondissement et offrir le meilleur à la population léonardoise », croit Michel Bissonnet, maire de l’arrondissement. 

Plus qu’une simple bibliothèque

À la suite du réaménagement des espaces et d’une période de travaux, la nouvelle Bibliothèque de Saint-Léonard accueille à présent plusieurs organismes partenaires. L’initiative de renforcer l’aspect communautaire de la bibliothèque vient, entre autre, des besoins de ces organismes : « Ils manquaient d’espaces pour exposer leurs projets et accueillir leur public », explique Catherine Lefrançois, bibliothécaire. 

Le maire Michel Bissonnet fait son choix parmi plusieurs thématiques environnementales (EMM/Sophie Gauthier)

Parmi ces organismes, l’éco-quartier s’installera une fois par mois à la bibliothèque, qui deviendra ainsi un point de service. Ce programme d’action environnemental vise à améliorer la qualité de vie des citoyens par la sensibilisation, la formation, l’information et l’organisation d’activités écologiques. L’organisme léonardois s’engage par exemple à aider les familles à transformer leur maison en un lieu davantage écologique et à échanger avec les adolescents à propos des thématiques importantes à leurs yeux. 

Le Conseil jeunesse, composé de 9 membres âgés entre 15 et 25 ans, est également présent à la bibliothèque pour poursuivre sa mission qui consiste « à donner la voix à la jeunesse », comme l’affirme fièrement l’une de ses membres, Sadjida Baatouche. 

« Mains Utiles », à l’origine du pantalon évolutif inclus dans les boîtes pour bébés distribuées en bibliothèques, y tient également son kiosque. Cet organisme, créé par et pour des femmes, lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale en accompagnant les immigrantes afin qu’elles se prennent en mains. « Mains Utiles » offre des programmes de médiation culturelle, des ateliers de couture ou encore un tout nouveau projet de toile collective produite à partir de sacs plastiques. 

Patricia Pérez, médiatrice culturelle pour l’organisme Mains Utiles, devant la toile produite par les participantes de l’organisme (EMM/Sophie Gauthier)

Un refuge pour les adolescents 

La popularité de la Bibliothèque de Saint-Léonard auprès des adolescents ne se dément pas, avec une fréquentation quotidienne de 50 à 100 jeunes, parfois davantage. En plus d’agrandir la ludothèque pour les enfants, la bibliothèque se devait donc de répondre au besoin d’espace pour les adolescents : « On n’avait pas assez de place pour les accueillir », souligne la bibliothécaire Catherine Lefrançois. 

L’exposition réalisée dans le cadre de la Semaine contre le racisme (EMM/Sophie Gauthier)

À la suite des réaménagements, la bibliothèque propose désormais des salles équipées d’une panoplie d’outils technologiques de pointe, présents au sein de la « fabricathèque ». Crayons d’impression 3D pour créer des personnages de BD et manga, casques de réalité virtuelle et imprimante 3D font partie des installations disponibles. « On utilise même l’imprimante 3D pour réparer des pièces en plastique de jeux de société occasionnellement », confie David, bibliothécaire.

La bibliothèque propose également diverses expositions produites par les adolescents du quartier. La voix futuriste de Saint-Léonard expose des portraits d’adolescents créés à partir de l’intelligence artificielle, tandis qu’une autre, réalisée dans le cadre de la Semaine contre le racisme, met en lumière le parcours migratoire et culturel d’adolescents léonardois à travers des textes et des photos.

La Bibliothèque communautaire de Saint-Léonard saura-t-elle inspirer les 44 autres bibliothèques publiques de l’île montréalaise?