Projet immobilier Coulée Grou (Rayside Labossière)

BÂTIR SON QUARTIER JOUE UN RÔLE DE PREMIER PLAN DANS LE DÉVELOPPEMENT DE LOGEMENTS ABORDABLES

Le développeur immobilier Bâtir son quartier a actuellement à son actif 16 000 logements communautaires et sociaux réalisés dans quelque 460 projets répartis dans la grande région métropolitaine. À la lumière de la crise actuelle en matière d’habitation accessible, l’organisation met les bouchées doubles pour développer différents projets résidentiels de qualité qui répondent aux besoins des populations à faible et moyen revenu.

Edith Cyr, directrice générale de Bâtir son quartier (Courtoisie)

Bâtir son quartier est actuellement très actif en matière de développement immobilier dans la métropole, à Longueuil et, depuis le début d’octobre, dans les régions de Laval et des Laurentides. Seulement pour l’est de Montréal, l’entreprise d’économie sociale travaille à la réalisation de 2 378 logements : 277 logements sont en construction, 921 ont obtenu un financement et 1 180 sont en développement. « Nous sommes engagés dans le développement de l’est depuis longtemps », souligne Edith Cyr, directrice générale de Bâtir son quartier. En effet, ce sont 7 700 logements qui ont été réalisés dans ce secteur. Les projets sont des coopératives d’habitation et des projets d’organismes à but non lucratif (OBNL) en habitation.

« On est dans une situation de pénurie de logements et, principalement, de logements abordables. Donc oui, les besoins sont grands et le défi est d’augmenter massivement le nombre d’unités qu’on produit et d’accélérer leur construction. Mais surtout, il ne faut jamais perdre de vue ceux qui sont le plus touchés par la situation, soit les ménages à faible et moyen revenu, rappelle Edith Cyr. Nous intervenons à trois niveaux, en construisant, en rénovant et en préservant le parc immobilier abordable actuel. Et on le fait en réalisant des projets adaptés aux besoins des personnes et des secteurs. Ils peuvent être grands en nombre de logements ou plus petits dans le cas de projets pour des personnes et des familles qui ont des besoins particuliers. »

Cette dernière ajoute qu’à l’heure actuelle, les acteurs évoluant dans le marché du développement immobilier à but non lucratif sont « créatifs et innovants » parce que les besoins sont importants et pressants, et que des investissements publics sont nécessaires pour répondre à la capacité de payer des ménages moins nantis pour se loger. « À Bâtir son quartier, nous travaillons aussi avec des outils financiers qui appuient le développement des projets. Le Fonds d’investissement de Montréal (FIM), créé en 1997, nous permet de mettre du capital patient dans les projets. Et le Fonds d’acquisition de Montréal (FAM), créé en 2007 et dont le commanditaire est le Fonds immobilier de solidarité de la FTQ, permet un achat plus rapide de terrains et de propriétés, le temps qu’on finalise le montage financier d’un projet », illustre-t-elle. 

L’importance de construire 

Dans Rivières-des-Prairies, le FAM a permis l’acquisition de l’ancien site du Motel Pignons Rouges, situé au 15777, rue Sherbrooke Est. Le projet immobilier Coulée Grou, piloté par Bâtir son quartier, y sera déployé et ajoutera à terme « entre 400 et 500 logements », explique Mme Cyr.

Bâtir son quartier travaille également avec la Société d’habitation des communautés noires (SHCN) sur un projet de 230 logements aménagés sur le boulevard Saint-Michel. « On travaille aussi avec eux sur un autre projet à Montréal-Nord, ce qui nous amène à environ 500 logements développés avec la SHCN », précise la directrice générale. 

Projet immobilier avec la SHCN (Image tla architectes)

Le logement communautaire constitue aussi une réponse à des besoins et enjeux spécifiques. Par exemple, face à la montée de l’itinérance dans la métropole, Bâtir son quartier travaille également avec des OBNL pour réaliser des projets résidentiels qui répondent « à l’urgence, à la transition et au plus long terme avec support psychosocial et communautaire ». Le nouveau projet Mission Old Brewery – Pie-IX, par exemple, situé à proximité de la gare Pie-IX et du SRB Pie-IX, consistera en un immeuble de 3 étages comptant 27 logements.

« Ce projet dans le quartier Saint-Michel accueillera des personnes de 50 ans et plus en situation d’itinérance ou à risque de l’être, et assurera des logements permanents pour cette population vieillissante plus vulnérable. L’équipe de soutien de la Mission Old Brewery y offrira aussi des services d’accompagnement », indique Edith Cyr.

Rendu architectural du projet Mission Old Brewery – Pie-IX (Rayside Labossière)

Maintien d’un parc abordable 

En plus de construire de nouvelles unités d’habitation, le développeur immobilier s’est aussi donné pour mission d’acquérir des immeubles locatifs abordables afin de les « sortir du marché ». Pour Edith Cyr, il serait déplorable de construire et de développer pour finalement voir disparaître le parc immobilier abordable existant. 

Ce type d’intervention se réalise notamment par le biais de Gérer son quartier, un organisme apparenté à Bâtir son quartier également gestionnaire en immobilier communautaire et propriétaire d’un parc immobilier locatif abordable. « Donc, on va acheter des immeubles pour qu’ils soient la propriété d’organismes communautaires et d’OBNL d’habitation. On les rénove et on vient pérenniser l’abordabilité et améliorer les conditions des logements existants. C’est important que le parc soit bien entretenu », explique-t-elle, en donnant l’exemple de l’acquisition prochaine par Gérer son quartier de cinq bâtiments résidentiels situés sur la place Clément-Ader, dans le quartier Rivière-des-Prairies.

Dans ces immeubles, qui comptent 105 unités de logements, des travaux de rénovation permettront d’offrir aux plus petits ménages et aux familles à faible et moyen revenu des logements « de qualité et accueillants ». 

Transformer et rénover pour répondre aux besoins

La volonté de préserver et d’améliorer le parc abordable est bien implantée dans la mission de Bâtir son quartier. Dès 2017, l’acquisition par Gérer son quartier des Habitations Le Domaine a permis quant à lui la sauvegarde d’un grand ensemble de logements abordables dans Mercier-Ouest. Le parc résidentiel compte 726 logements répartis dans 111 immeubles, en majorité construits entre 1957 et 1959. Une vaste opération de rénovation y est d’ailleurs en cours depuis peu.

Situé tout près, le projet FIM Hochelaga, acheté en 2021 par Gérer son quartier, comprend 4 bâtiments de 3 étages où l’on a réalisé 95 logements abordables (21 studios, 46 logements 3 ½ et 28 logements 4 ½) destinés aux familles et aux petits ménages. Le chantier de rénovation a débuté en mai dernier et devrait se terminer à la mi-janvier 2026.

« Tous ces projets démontrent que nous sommes fortement mobilisés pour créer davantage d’initiatives en logements abordables. On va continuer à développer, à construire, à rénover. On a beaucoup de travail à faire dans les années qui viennent, mais on a démontré notre capacité à livrer et à innover pour réaliser les projets dont les personnes et les familles ont besoin », conclut avec optimisme Edith Cyr.


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