Photo: Courtoisie de l’Administration portuaire de Montréal.

L’AVENIR EST AUX NOUVELLES ROUTES POUR LE PORT DE MONTRÉAL

Le Port de Montréal est un acteur bien présent dans l’Est de Montréal. Bien que de nouvelles activités de développement ne soient pas prévues, c’est grâce aux projets de nouveaux axes routiers que ce dernier compte gagner en efficacité et compétitivité.

Quatre terminaux à conteneurs internationaux, dont le dernier, le terminal Viau, a été ouvert à la fin 2016, englobent les activités dans ce secteur. Les trois premiers sont situés principalement dans Mercier, alors que le plus récent est plutôt dans Hochelaga, ce qui amène désormais le Port à presque fonctionner à pleine capacité dans l’Est de Montréal.

Un achalandage record

L’année 2018 a été faste : près de 1,7 million de conteneurs EVP (pour « équivalent 20 pieds ») ont transité par ses installations, en cumulant les importations et les exportations. Située stratégiquement sur le trajet des plus grandes lignes maritimes du monde, Montréal est encore aujourd’hui un pivot d’où on achemine des marchandises vers l’Asie, l’Europe ou encore le Moyen-Orient. Les importateurs et exportateurs sont d’ailleurs les principaux utilisateurs du Port.

Parmi eux on retrouve la SAQ, qui est son plus grand client en volume et qui possède des entrepôts près de l’autoroute 25. « Le Port est comme un aimant pour les entreprises » souligne Mélanie Nadeau, directrice des communications pour Administration portuaire de Montréal. « Cela facilite beaucoup leur logistique et c’est ce qui rend la chaîne logistique de Montréal compétitive face à d’autres, comme celles de New York et des villes de la côte Est américaine. Il faut donc être efficaces pour être capables de se mesurer à elles. »

Le Port de Montréal est un puissant acteur économique dans l’Est de Montréal.

De nouvelles routes pour plus de fluidité

« Pour nous, la fluidité, c’est le nerf de la guerre », rappelle Mme Nadeau. « C’est ce qui garantit que les marchandises ne restent pas trop longtemps et circulent rapidement vers les marchés. Notre temps de séjour des conteneurs est assez court, nous sommes bien positionnés et c’est devenu notre signature d’offrir une bonne fluidité de déplacement ». Les projets d’accès routiers sont donc des éléments clés pour le maintien de l’efficacité des activités économiques. « C’est sûr que nous avons des défis, comme la congestion routière, mais c’est le cas de tout le monde sur l’île. En 2012, un protocole a été signé entre le MTQ, la Ville de Montréal et le Port spécifiquement pour améliorer les accès. Depuis, des accès ont été réalisés entre l’autoroute 25 et la partie est du Port de Montréal, ce qui permet aux camions d’entrer et de sortir directement vers l’autoroute, alors qu’avant ils devaient faire un très long détour d’environ 13-14 minutes dans le secteur de la rue Tellier. » Le prochain projet d’importance qui est suivi de près est le prolongement du boulevard l’Assomption, pour lequel le Port est partenaire, avec la création d’un lien routier entre le Port et ce prolongement.

Consultations publiques

Une consultation publique de l’OCPM sur le développement du secteur Assomption Sud—Longue-Pointe est en préparation (rencontre d’information publique le 12 mars prochain) et portera sur la requalification du secteur situé entre l’avenue Souligny, les installations du Port de Montréal, la gare de triage Longue-Pointe et l’autoroute 25. Le Port sera présent pour expliquer son lien routier au-dessus de la rue Notre-Dame. Au bout du compte, on espère une boucle de circulation complète qui pourra faire transiter les camions vers l’autoroute, retirant ainsi des véhicules qui circulent dans le réseau local. C’est donc le projet à suivre pour les prochaines années.

Saviez-vous que…

À l’intérieur même des installations du Port, un petit réseau de train privé fait circuler les conteneurs. « Nous avons le projet d’augmenter la capacité de ce réseau ferroviaire, encore une fois dans un objectif de fluidité, mais cette fois-ci pour les trains » nous apprend Mélanie Nadeau. « On va augmenter le nombre de voies sur le territoire du Port qui achemineront les marchandises vers l’Ouest dans le secteur de l’interchange ferroviaire, pour les besoins du CN et du CP. Cela permettra plus de flexibilité pour stationner des sections de trains pour les connecter ensemble. Ce projet devrait avoir lieu en 2020. »

Contrairement aux idées préconçues, l’Administration portuaire de Montréal n’est pas techniquement financée par le gouvernement. Il y a 19 autres administrations portuaires semblables au Canada et ce sont des agences fédérales autonomes, qui relèvent de Transport Canada. Leur statut autonome les oblige à s’autofinancer avec les tarifs demandés aux clients et avec leurs investissements.