Aux p’tits bocaux. (Photo courtoisie).

AUX P’TITS BOCAUX : PRIORISER LE VRAC ET L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE

La série J’achète au suivant II est une initiative d’EST MÉDIA Montréal, en collaboration avec la Société de développement Angus (SDA), PME MTL Centre-Est, PME MTL Est-de-l’Île, la Caisse Desjardins du Centre-est de Montréal et la Caisse Desjardins de Mercier-Est-Anjou. Elle vise à faire découvrir des commerces de quartier originaux, uniques et dont l’histoire entrepreneuriale est particulièrement intéressante. Bonne découverte!

L’histoire derrière ce commerce engagé de la rue Sherbrooke dans le quartier Pointe-aux-Trembles est aussi surprenante qu’inspirante. Travailleuse de la santé, Valérie Goulet décide de faire un virage professionnel à 360 degrés pour lancer son épicerie écologique et zéro déchet à la mission engagée, où le vrac côtoie les désaltérantes bières de micro, cidres et vins d’ici.

Pendant les difficiles mois de la pandémie, Valérie Goulet occupait un poste de préposée aux bénéficiaires. Comme plusieurs autres travailleurs du milieu de la santé pendant la crise, celle qui faisait partie des « anges gardiens » de la province choisit de revoir complètement son plan de carrière. Amatrice d’aliments sains et écologiques, mais aussi désireuse de trouver les produits qu’elle affectionne à distance de marche de chez elle, l’entrepreneure lance l’épicerie zéro déchet aux p’tits bocaux en 2021. « En tant que citoyenne, je voulais m’approvisionner en vrac, et aucun commerce ne le proposait dans le coin. Avec la crise et les restrictions sanitaires, c’était difficile pour moi d’aller faire mes courses à gauche et à droite. Je me suis alors dit, avec mon épicerie, je pourrais offrir tout à un seul endroit », explique la propriétaire 

Valérie Boulet

Valérie Goulet et son employée. (Photo courtoisie aux p’tits bocaux).

Après un an d’affaires et une épicerie bien installée sur la rue Notre-Dame, Valérie Goulet reçoit une proposition de l’entreprise le Frigo des Dieux, reconnue dans le quartier pour sa vaste sélection de bières locales de microbrasserie. Elle achète donc le commerce, déménage dans son local, et décide de poursuivre sa mission, tout en y jumelant l’offre de aux p’tits bocaux. « Après avoir lancé le commerce, on a eu l’opportunité d’acheter une deuxième épicerie, qui avait déjà une petite section consacrée au vrac, mais ce n’était pas sa vocation principale. On propose donc aujourd’hui un rayon vrac alimentaire, un rayon vrac ménagé et corporel, certains produits emballés et une gamme de bières de microbrasserie, de cidres et de vins de production québécoise. »

Elle précise que le jumelage des deux magasins est encore en développement. Puisque le Frigo des Dieux détenait déjà une certaine notoriété, la transition se fait en douceur, pour que les habitués de l’ancien commerce comprennent qu’ils pourront toujours retrouver leurs boissons favorites dans les rayons de l’épicerie aux p’tits bocaux

« Les deux commerces sont gérés sous le même nom, mais nous avons encore deux enseignes et deux pages Facebook parce que le Frigo des Dieux était très connu. Les gens qui viennent une fois ou deux par année ne savent pas nécessairement qu’il y a eu un changement, et je ne voulais pas qu’ils croient qu’on ne vendait plus d’alcool. Je veux qu’ils entrent et voient qu’on a toujours une excellente sélection. Je suis très contente d’avoir repris le flambeau », précise Valérie Goulet. 

Le vrac, c’est plus simple qu’on croit

De plus en plus populaire, mais encore considéré comme complexe par certains, l’achat en vrac est toutefois une manière simple d’encourager le courant du zéro déchet. Bien que certains produits disponibles aux p’tits bocaux sont emballés, comme les produits de la boulangerie, le fromage, les sauces et les confitures, le vrac reste à l’honneur. Valérie Goulet souhaite convaincre sa clientèle réticente que cette façon de consommer n’est pas si compliquée quand on s’organise de la bonne façon.  « Au départ, nous voulions que tout soit offert en vrac, mais nous nous sommes rendus compte qu’il y avait plusieurs embûches. On a donc accepté de vendre certains produits emballés, mais sous certaines conditions. On a aussi une petite sélection de produits d’ailleurs, mais on mise surtout sur les aliments du Québec. Les clients pensent parfois que le vrac, c’est plus compliqué, que c’est cher. On veut vraiment démocratiser le vrac et leur montrer comment ça fonctionne, les accompagner dans ce choix-là. »

Présentement, des sacs sont disponibles à l’achat pour le transport des aliments en vrac, et des emballages en papier peuvent également dépanner. Mais Valérie Goulet compte lancer des bocaux consignés pour éviter que les clients ne déboursent des frais supplémentaires. « On travaille actuellement à développer un principe de consigne, donc les gens transporteront leurs produits dans des récipients qu’ils pourront ensuite ramener en magasin. On cherche le format idéal, un bocal qui sera léger et durable, et qu’on identifiera à notre nom. »

aux petits bocaux

La sélection de produits en vrac proposée par l’épicerie aux p’tits bocaux. (Photo courtoisie aux p’tits bocaux).

Oui à l’économie circulaire pour acheter intelligemment 

Pour l’entrepreneure, le modèle de l’économie circulaire, qui consiste à réduire la production de déchets en utilisant des ressources alimentaires déclassées, invendues  ou excédentaires, est une autre façon de consommer de manière plus responsable. Dans l’épicerie, plusieurs produits qui ne sont pas offerts en vrac sont issus de ce type de production verte.

« Je trouve que ce n’est pas un effort supplémentaire pour les gens qui ne veulent pas faire de vrac, par exemple, d’opter pour des produits qui proviennent de l’économie circulaire. Je dirais que c’est encore méconnu, mais pourtant, il y a tellement d’options! Par exemple, je vends en magasin une salsa faite à partir de légumes de catégorie 2, donc qui ne se retrouvent pas en épicerie car ils sont esthétiquement moins parfaits. Mais ils sont quand même excellents pour cuisiner », explique-t-elle.   

L’épicerie propose également des savons, des confitures et des craquelins issus de cette économie qui donnent une nouvelle vie aux aliments mal aimés. Valérie Goulet précise que ces produits goûtent aussi bons et ne coûtent généralement pas plus chers qu’un produit fabriqué au Québec. « Les choisir permet d’encourager la lutte au gaspillage alimentaire et pour nous, c’est important de rendre cette pratique accessible », conclut l’épicière.  

Pour avoir la conscience tranquille, tout en se procurant de délicieux produits, rendez-vous aux p’tits bocaux!

aux p’tits bocaux
12522 rue Sherbrooke Est, Pointe-aux-Trembles,
auxptitsbocaux.ca


Ce texte de la Série J’achète au suivant a été rendu possible grâce à la contribution financière des partenaires suivants :