Un exemple de tramway, mode de transport proposé par l’ARTM pour le PSE (Wikimedia Commons)

EXCLUSIF : L’ARTM CONFIRME LA PROPOSITION D’UN TRAMWAY DANS L’EST

Après être retourné à la table à dessin, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) privilégie un mode de transport en surface pour faire baisser les coûts du Projet structurant de l’Est (PSE), désormais estimés à 13 milliards de dollars. C’est ce que conclut son rapport d’analyse complémentaire déposé à la fin de 2023, qui devrait être présenté officiellement dans les prochaines semaines et dont EST MÉDIA Montréal a pu obtenir une copie.

Dans le document d’environ 150 pages, l’agence gouvernementale chargée de la planification et de la gestion des transports dans la région métropolitaine de Montréal présente une nouvelle mouture du PSE (anciennement REM de l’Est). L’ARTM a ainsi analysé divers modes de transport en surface implantés directement dans les voies de circulation. Des modes sur pneus, comme un système rapide de bus (SRB), ou sur rail, comme le tramway, le tram-train ou le système léger sur rail (SLR) ont tous été pris en considération. Comme l’avait d’abord ébruité La Presse en janvier dernier, c’est finalement sur un système de tramway que s’arrête la préférence de l’ARTM. En effet, celle-ci avait pour mandat de baser ses analyses sur des projections d’achalandage en 2036, et selon celles-ci, le tramway serait le meilleur mode pour répondre à la charge de passagers maximale.

Aménagement proposé par l’ARTM, coin Sherbrooke et Langelier (Source: Rapport d’analyse complémentaire du PSE/ARTM)

« Dans le cas du Projet structurant de l’Est, les données d’achalandage et de charge maximale militent en faveur d’un mode sur rail en surface. La capacité d’un mode sur pneus, comme un SRB, tout aussi concurrentiel en matière de vitesse commerciale, ne pourrait toutefois pas répondre adéquatement aux besoins de déplacement, compte tenu du nombre de passagers à déplacer, notamment en période de pointe », peut-on lire dans le rapport.

L’ARTM a été mandatée par le gouvernement du Québec pour réviser son analyse, à la suite du dépôt d’un rapport complet en juin 2023, dans lequel on suggérait la création d’un système majoritairement souterrain, avec des structures aériennes, et dont les coûts de construction étaient estimés à 36 milliards de dollars. Le premier ministre François Legault avait rejeté cette proposition et Québec avait sommé l’agence de retourner à la table à dessin.

Le tracé initial et ses prolongements, de 31 km et de 22 stations, privilégié par l’ARTM (Source: Rapport d’analyse complémentaire du PSE/ARTM)

Ainsi, en revoyant le trajet sur 31 km avec 28 stations et un tracé entièrement en surface, l’ARTM fait passer les coûts envisagés à 13 milliards de dollars. Il y aura 22 stations dans le tracé initial et 6 autres dans les prolongements.

Le trajet se trouve encore dans les axes du boulevard Lacordaire et de la rue Sherbrooke Est, entre le cégep Marie-Victorin et la gare de Pointe-aux-Trembles. Le PSE longerait ainsi la ligne verte du métro, entre les stations Cadillac et Honoré-Beaugrand. Des prolongements vers Rivière-des-Prairies et Repentigny sont pris en considération, mais ne sont pas au programme dans le tracé initial. Selon les plans inclus dans le document, une station dans la ville de Montréal-Est est aussi vraisemblablement exclue.

Interrogé par EST MÉDIA Montréal, le cabinet de la vice-première ministre et ministre reponsable des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, n’a pas souhaité commenter les conclusions du rapport avant de l’avoir consulté. « Nous réitérons toutefois notre engagement envers l’est de Montréal : on souhaite un réseau de transport structurant possible pour en assurer le développement », a souligné l’attaché de la ministre.