François Limoges, maire de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie. (Courtoisie)

UNE ANNÉE DE RÉALISATIONS POUR L’ÉQUIPE DU MAIRE LIMOGES

Rosemont–La Petite-Patrie (RPP) est fertile en réaménagements urbains depuis 2024 et de nombreux projets novateurs culmineront cette année dans l’arrondissement. C’est en quelque sorte la vision de l’équipe du maire François Limoges que l’on verra ainsi émerger.

Celui qui a pris la relève de son collègue François William Croteau (Projet Montréal), qui a dirigé l’arrondissement de 2009 à 2021, est visiblement enthousiaste à l’idée de présenter depuis quelques mois les nouveaux aménagements qui prennent vie un à un sur le territoire. Certains font figure de modèles en matière de transition écologique et d’espaces publics.

« Il faut rappeler que, même si nous sommes une continuité de Projet Montréal, nous sommes aussi une toute nouvelle équipe d’élu·es depuis la dernière élection, sauf en ce qui concerne le conseiller Jocelyn Pauzé qui est resté au même poste. Donc, nouvelle énergie, nouvelle dynamique », a partagé le maire de RPP lors d’une entrevue la semaine dernière.

En début de mandat, l’équipe a alors présenté son plan de match à l’administration municipale incluant les travaux d’infrastructures qu’elle souhaitait réaliser. « Pendant que notre monde digérait ça, budgétait, découpait, préparait les plans et devis, les élu.es de l’arrondissement en ont profité pour retisser des liens avec nos partenaires. En 2022, nous avons rencontré à peu près tout le monde : la Société de développement Angus, le Parc olympique, le Collège Jean-Eudes, le CIUSSS, l’Institut de cardiologie, les directions d’écoles, les clubs de sport… Bref, on est allé discuter avec eux pour voir quels sont les besoins et, dans une certaine mesure, revenir à une administration qui est à l’écoute et présente dans son milieu. Cette démarche a pris beaucoup de notre temps en 2022 et même en 2023, mais c’était essentiel », affirme François Limoges.

Transformations en cascade

Le premier aménagement que mettra de l’avant le maire lors de l’entrevue est le parc des Gorilles, dans le secteur de Marconi-Alexandra, inauguré l’automne dernier. Un coin de l’ouest de l’arrondissement qui était plutôt négligé en termes d’espaces publics. « Ce parc-là, j’ose le dire, c’est une cathédrale sur le plan de l’aménagement urbain, de la transition écologique, de la rétention d’eau et au niveau de la résilience climatique. Il est magnifique. Et avec quelque 500 arbres et arbustes qui ont été plantés, ça va devenir une véritable petite forêt qui va s’installer au cœur du quartier », explique le maire de RPP.

Une partie du parc des Gorilles (Courtoisie)

Un peu plus tard, c’est le nouvel aménagement spectaculaire du carré Augier qui fut inauguré, situé à l’intersection d’Augier et de Louis-Hémon. De conception atypique, cette intersection était reconnue pour être une surface surdimensionnée d’asphalte, peu sécuritaire et souvent inondée. « Nous avons enfin sécurisé l’endroit en créant un aménagement urbain de haut niveau, incluant un bassin de rétention d’eau et une traverse piétonne à valeur écologique extraordinaire. Ce projet, selon moi, démontre que l’on peut et l’on doit réaliser des aménagements de grande qualité quand l’environnement s’y prête. Et c’est ça que l’on est en train de faire dans l’arrondissement », explique François Limoges.

Le carré Augier à l’origine (Courtoisie)

Et après sa transformation (Courtoisie)

Parmi d’autres aménagements terminés en 2024, soulignons la transformation en sens unique de la rue Saint-Zotique, à l’ouest de Christophe-Colomb, qui avait soulevé de nombreux débats ces dernières années, « mais qui est finalement un beau succès auprès de la population locale qui apprécie ce changement, qui vient certainement améliorer la qualité de vie du secteur », soutient le maire.

L’année en cours verra l’aboutissement d’encore plus de chantiers qui ont été entamés pour la plupart en 2024. De ceux-ci, on compte notamment le réaménagement complet du P’tit Beaubien, un secteur commercial situé sur la rue Beaubien Est, entre la 38e avenue et la 41e avenue. « C’est la première fois qu’un arrondissement sort autant d’argent, sans la ville centre, pour revitaliser une artère commerciale et investir dans son aménagement. Ce que l’on veut faire, et que nous avons annoncé lors du premier Sommet de l’Est, c’est de donner une nouvelle âme, un second souffle à ce secteur de l’arrondissement qui jouit d’un très grand potentiel pour devenir un cœur de quartier vivant et dynamique pour plusieurs décennies », avance François Limoges.

Située à deux pas de la Plaza Saint-Hubert, à l’angle des rues Beaubien Est et Boyer, la place Boyer complètera également sa transformation en 2025. Faisant l’objet d’un aménagement transitoire depuis 2020, l’arrondissement prévoit ici quelques nouveautés intéressantes. Alors que la partie arrière sera plutôt naturelle, avec ses plantes et ses arbres, la partie avant adoptera un style « bistro », avec un kiosque, des tables et d’autres éléments de mobilier amovibles. Le lieu sera conçu pour l’animation et les rencontres citoyennes.

Finalement, le parc Montcalm, à l’angle des rues Bélanger et Papineau, sera lui aussi réaménagé en fonction de la transition écologique et de la biodiversité, à l’instar du parc Rosemont (en face de la mairie d’arrondissement) qui a mérité l’an dernier un prix de l’Assemblée nationale pour son aménagement exemplaire. Sa transformation devrait être complétée cette année.

Perspectives de la place Boyer (Courtoisie arrondissement RPP)

Le réaménagement du parc Rosemont a été souligné par un prix de l’Assemblée nationale (Courtoisie)

Un chantier majeur débutera dans Rosemont en 2026, bien qu’il prenne plus de temps à achever. Il s’agit de la reconstruction de la rue Masson et de son artère commerciale. Après la Plaza Saint-Hubert, la SDC du quartier du Vieux-Rosemont bénéficiera également d’une cure de jouvence. « Ce sera une mise à niveau majeure et qui va énormément embellir la rue. Je dirais que ce sera LE grand projet d’aménagement dans ce secteur pour les prochaines années », affirme le maire.

La signature Limoges

Alors que son prédécesseur aura laissé sa marque notamment par d’importantes mesures d’atténuation de la circulation et la multiplication de ruelles vertes, François Limoges semble s’imposer comme le maire de la transformation et de la revitalisation des espaces publics. Le principal intéressé ne semble pas se défiler face à cette observation. « La transformation du territoire, c’est ce que je proposais en 2021 et c’est effectivement ce que nous sommes en train de réaliser, un projet et un site à la fois. On commence à voir les résultats depuis l’an dernier et cela se poursuivra intensivement en 2025. »

Cette transformation passe particulièrement par la création de places publiques résilientes face aux défis environnementaux et par des aménagements durables, de qualité et accueillants qui donneront envie aux gens de différents quartiers de se rencontrer et d’échanger. « Avec tout ce qu’on vit en ce moment, il y a une interrogation qui s’impose et c’est : où sont nos espaces de dialogue? Est-ce que nous sommes rendus tributaires des espaces numériques? Qui ne sont par ailleurs pas neutres, car, on le voit, ils sont actuellement contrôlés par des gens qui ont un agenda politique. Moi, je me dis que, lorsqu’on crée des espaces comme le parc des Gorilles, le parc Montcalm, quand on anime nos bibliothèques, on crée un urbanisme résilient qui nous permet d’avoir des lieux de rencontre, des lieux d’échange de qualité dans nos communautés. Je crois que c’est une des façons de continuer à fonder notre démocratie locale », conclut François Limoges, qui a confirmé lors de l’entrevue qu’il sollicitera un deuxième mandat à la mairie de RPP en octobre prochain.