(Pexels/sevenstormphotography)

PRÈS DE 900 LOGEMENTS HORS MARCHÉ POUR 2025 : COMBIEN SONT SITUÉS DANS L’EST?

D’ici la fin de 2025, environ un logement sur cinq verra le jour dans l’est de Montréal sur les près de 900 nouvelles unités d’habitation récemment annoncées.

Sur un total de 889 logements hors marché qui seront en construction ou inaugurés d’ici la fin de cette année, seulement 181 ouvriront leurs portes à l’est de l’avenue Papineau, ce qui représente 20 % des logements prévus.

Si, dans l’ensemble, les projets sur l’île de Montréal représentent des investissements de 378,8 M $, la valeur totale des immeubles ouverts dans l’est ne constitue qu’une fraction de cette somme, s’élevant à 55,4 M $, soit un peu moins de 15 % du montant total du programme.

Ce sont donc seulement sept projets immobiliers qui verront officiellement le jour dans l’est, sur les 27 présentés il y a quelques semaines.

La ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau (Courtoisie)

En marge d’une conférence sur l’immobilier et le développement urbain organisée vendredi dernier par la Chambre de commerce de l’Est de Montréal (CCEM), des acteurs du milieu ont été appelés à réagir concernant cette disparité. « Il y avait peut-être un manque de vélocité parce qu’il n’y avait qu’un seul programme. Les acteurs de l’est n’étaient pas tous mobilisés au même rythme pour livrer dans l’est. Mais là, je pense que les chiffres démontrent que ça débloque. J’ai beaucoup de projets dans les cartons qui visent l’est, alors on s’en va dans le bon sens », a insisté France-Élaine Duranceau, ministre responsable de l’Habitation. Au cours d’une présentation devant les membres de la CCEM, cette dernière a mis en lumière trois projets réalisés dans l’est durant son mandat.

Le premier concerne le projet de la Société de développement Angus au Technopôle, qui permettra la construction de 350 logements. Le second projet, celui de la régénération de HLM dans Saint-Michel, a permis de rénover 182 logements dans 21 bâtiments qui ont été rendus disponibles en 2020. Enfin, le troisième est celui de la Résidence des Ateliers, un édifice de 193 logements construits au-dessus de la station de métro Rosemont et visant les personnes âgées qui a ouvert ses portes en 2022.

Jean-Denis Charest, PDG de la CCEM (Courtoisie)

Pour sa part, le président-directeur général de la CCEM, Jean-Denis Charest, estime qu’avoir une équité territoriale en matière de logements hors marché est importante. « Cela étant dit, je ne pense pas que ça se soit fait de cette façon-là. Je pense qu’on est en train de changer nos façons de faire, mais c’est pour ça qu’on tient l’événement d’aujourd’hui. Ce sont aussi les promoteurs qui poussent les projets et il faut que les promoteurs voient le potentiel dans l’est de Montréal. On sait qu’il y a un désavantage pour l’est et il faut donc mettre des incitatifs pour que les projets lèvent sur le territoire. Il y a des leviers qui vont être déployés et j’espère que ça va se corriger au cours des prochaines années », a-t-il souligné.

Sept projets à l’est de Papineau

Parmi les 889 logements hors marché récemment présentés qui seront habités par plus de 570 ménages d’ici la fin 2025, 181 sont répartis dans sept projets à l’est de l’avenue Papineau. (Voir la carte ci-dessous)

C’est d’abord sur cette même artère, au 4055, que se situe le projet Les Habitations Jean-Brien, qui propose 20 chambres permanentes pour des personnes en situation d’instabilité résidentielle. L’immeuble livré en mars 2024 a coûté 7,1 M $ et 100 % des locataires éligibles bénéficient d’un supplément au loyer, ne payant que 25 % de leur revenu.

Au 2590, rue Letourneux, dans Mercier—Hochelaga-Maisonneuve (MHM), on propose, depuis le 1ᵉʳ avril 2024, 22 chambres de transition destinées aux adultes confrontés à des dépendances. Le projet a coûté 1,5 M $.

Un peu plus au nord, le Projet Saint-Michel, situé au 2751, rue Champdoré, compte 16 studios, offrant ainsi des logements de transition à de jeunes adultes en difficulté. Tous les locataires peuvent bénéficier d’un supplément de loyer leur permettant de consacrer seulement 25 % de leur revenu pour se loger. L’édifice livré en novembre 2023 totalise des coûts de construction de 5,2 M $.

Un autre immeuble situé dans l’arrondissement de MHM, Les Habitations Le Soleil d’Aoura, est ouvert depuis juillet 2023. Il offre 23 logements de diverses typologies, allant des chambres simples aux logements comprenant trois chambres à coucher. Tous les locataires bénéficient d’une subvention au loyer leur permettant de consacrer seulement 25 % du revenu de leur ménage pour se loger. Le projet a coûté 9,3 M $.

Dans l’est de Ville-Marie, au 2190, rue Lepérance, le projet VILAVI Lespérance permettra la construction de 18 chambres dont la livraison est prévue en mars 2025. Il vise à répondre aux besoins des personnes en situation de vulnérabilité ou à risque d’itinérance, grâce à des espaces communautaires adaptés et accueillants. Les coûts estimés de réalisation s’élèvent à 6,8 M $.

Dans Ahuntsic-Cartierville, les immeubles situés au 2915-2925, rue Henri-Bourassa, ont été rénovés afin de fournir 72 logements de différentes topologies, du studio aux logements de trois chambres à coucher. Livré en juillet 2024, la facture du projet monte à 22,6 M $.

Enfin, dans Saint-Michel, le projet Maison Saint-Dominique offre depuis l’été 2024 dix logements au 7990, rue Iberville. Cette nouvelle maison accueille des individus aux prises avec des enjeux de santé mentale prêts à occuper un logement de manière permanente. Sa construction a été réalisée à la hauteur de 2 650 000 $.

Les 900 logements annoncés sont répartis dans 27 projets sur le territoire montréalais (Google Maps)

Coordonnés par les groupes de ressources techniques Atelier Habitation Montréal, Groupe CDH et Romel, pour le compte de plusieurs organismes, les 889 logements hors marché représentent des coûts de réalisation estimés à 378,8 M $, dont plus de 303,5 M $ proviennent des trois paliers de gouvernement.

Ce vaste chantier s’inscrit dans l’objectif de la Ville de Montréal d’atteindre 20 % de logements hors marché d’ici 2050 sur son territoire.