Emmanuel Delacour, journaliste; Sophie Gauthier, journaliste; André Bérubé, éditeur et rédacteur en chef; Justine Aubry, journaliste; et Elizabeth Pouliot, journaliste au pupitre (Mélanie Dusseault)

5 ANS ET 5 JOURNALISTES POUR EST MÉDIA MONTRÉAL

Lorsque l’aventure d’EST MÉDIA Montréal a officiellement été lancée, un certain 18 juillet 2018, il était difficile d’imaginer que 5 ans plus tard, nous serions 5 journalistes professionnels à gagner notre vie grâce à ce média local 100 % numérique. En fait, comme je l’ai expliqué à plusieurs personnes à l’époque, l’objectif au départ était à la fois ambitieux et modeste : créer un média qui traiterait des grands enjeux de l’est de Montréal, alors que ce territoire entrait dans une véritable ère de revitalisation, et ce, avec tout simplement peu ou pas de revenus. Je me disais alors qu’au pire, ce serait un ou deux textes par mois, mais qu’EST MÉDIA Montréal serait là pour rester, contre vents et marées (et Dieu sait que le milieu médiatique ne traverse que des ouragans depuis plusieurs années!). Il faut aussi se rappeler qu’à cette période, tous les médias locaux numériques qui avaient tenté de se tailler une place dans l’est de Montréal tombaient un après l’autre, malgré de bonnes réputations (Pamplemousse Média, RueMasson.com, etc.).

Comment alors expliquer la progression d’EST MÉDIA Montréal, parti de rien?

Selon moi, et ce, tout à fait humblement, trois éléments clés ont contribué à faire de ce projet une belle réussite. Le premier, c’est que dès le départ, la qualité et l’originalité du contenu étaient au rendez-vous, et c’était le défi à relever. Car l’information locale, à Montréal, dans les arrondissements, dans les quartiers, était devenue, faute de moyens, beaucoup moins intéressante et davantage factuelle depuis déjà plusieurs années. Le petit côté « magazine » d’EST MÉDIA Montréal, avec des reportages plus longs, un certain recul face aux événements, en a indéniablement charmé plus d’un et c’est un commentaire que l’on reçoit souvent. Alors que la presse en général réduit le « nombre de mots », nous, on n’hésite pas à faire le contraire…

Le deuxième élément, c’est l’aide dès le départ que nous avons reçue de certains acteurs importants de l’est de Montréal et qui ne s’est jamais essoufflée, au contraire. L’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, Christian Yaccarini et la Société de développement Angus, le Port de Montréal, le Collège de Maisonneuve, le Collège Marie-Victorin, la librairie Paulines, Jean-François Lisée (à l’époque), l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve… merci d’avoir été là au début et de continuer à croire en EST MÉDIA Montréal. Je leur ai tous dit que si EST MÉDIA Montréal existe, c’est grâce aux institutions de l’est. Ce sont elles finalement qui ont décidé, collectivement, de doter le territoire d’un tel média. Nous, on s’est engagé simplement à le produire tels des artisans de l’information locale qui ont le cœur à l’ouvrage et un amour indéfectible pour leur travail, et pour cette région.

Finalement, le troisième élément, on le doit à toute une communauté qui, ces trois dernières années surtout, a emboité le pas dans l’aventure peu banale d’EST MÉDIA Montréal. Près de 20 000 personnes nous suivent maintenant sur les réseaux sociaux; plus de 200 employeurs se sont inscrits à notre plateforme d’emplois « Viens travailler dans l’est »; le média génère plus de 50 000 pages vues par mois, et depuis que META nous a fermé sa vitrine, les abonnés continuent de s’ajouter par dizaines chaque jour. Du côté des partenaires publicitaires se sont ajoutés notamment PME MTL Centre-Est, PME MTL Est-de-l’Île, Espace pour la vie, l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, l’arrondissement de Saint-Léonard, l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, la Ville de Montréal-Est, les députées Soraya Martinez Ferrada et Karine Boivin Roy, le Service de développement économique de la Ville de Montréal, le Parc olympique, la CDC-RDP, la Chambre de commerce de l’Est de Montréal et d’autres… C’est pourquoi depuis cinq ans, nous avons pu engager un nouveau journaliste permanent chaque année! Merci donc à vous, lecteurs et partenaires publicitaires. Merci également au ministère de la Culture et des Communications pour son appui à certains de nos projets et à Patrimoine Canada pour sa subvention annuelle renouvelée ces trois dernières années. Soulignons également qu’à l’instar des autres médias écrits du Québec, la production d’information serait vraiment moindre sans les crédits d’impôts accordés par le provincial et le fédéral pour l’embauche de journalistes. C’est en ce moment ce qui tient en vie nos médias écrits, il faut bien le dire.

Maintenant, souhaitons que nous pourrons continuer l’aventure ensemble, car EST MÉDIA Montréal est réellement un projet collectif. Et surtout, donnons à l’est de Montréal et à ses arrondissements un média fort, un média indépendant, un média pérenne, un média original… et un média solidaire. C’est tout à fait possible.

Pour conclure, je lance évidemment un IMMENSE merci aux artisans d’EST MÉDIA Montréal. Sans vous, sans votre implication, tout cela n’existerait pas : Marie-Hélène Hogue, Emmanuel Delacour, Elizabeth Pouliot, Sophie Gauthier, Justine Aubry, Sandra Sirois, Denis F. Côté, et à la programmation technique, Propagam. Beaucoup d’autres collaborateurs se reconnaîtront également ici. Je les salue et les remercie également de tout mon cœur.

André Bérubé, éditeur et fondateur d’EST MÉDIA Montréal (Mélanie Dusseault)